Immobilier : exit la spéculation

13 mai 2009 - 23h57 - Economie - Ecrit par : L.A

Développer l’offre en logement et assainir le secteur de la spéculation et des pratiques frauduleuses, c’est le nouveau cheval de bataille du gouvernement. Pour cela, un méga-programme a été adopté. Mais sa réussite dépend des synergies des différents intervenants.

Structurer le secteur immobilier, remédier à la spéculation et développer l’offre en logement, tel est l’objectif d’une convention signée devant le Souverain, le 16 février dernier. Cette convention s’inscrit dans le cadre d’un programme de partenariat public/privé, et porte sur la création de 14 zones et pôles urbains et la mise en œuvre de 28 programmes d’habitat dans 32 villes et centres urbains répartis sur 11 régions du pays. Ce méga-programme a nécessité un budget d’investissement estimé à près de 52 milliards de DH. Il s’inscrit dans une nouvelle démarche adoptée par le gouvernement, qui vient de mobiliser 3853 ha de foncier public, pour stimuler le marché et booster l’offre immobilière. Il vise également à assainir le secteur en amont et contrecarrer la spéculation foncière. En effet, la règle du plus offrant ne sera plus de mise. Et « les prix ne feront plus l’objet de concurrence lors des appels d’offres. Ils seront connus à l’avance et clairement affichés », affirme Ahmed Taoufiq Hejira, ministre de l’Habitat. Ce dispositif intervient dans le cadre du programme destiné à soutenir l’habitat social, notamment par la réalisation de projets d’habitat à faible coût et d’habitat social.

Nouvelles villes

Ainsi, dans un souci de mixité sociale, le programme gouvernemental a adopté le principe de partage. En effet, des terrains seront concédés aux promoteurs privés par l’aménageur public Al Omrane au prix de revient, à condition qu’un tiers soit consacré au logement à faible coût (140.000 DH), un tiers au logement social (200.000 DH) et l’autre destiné à la classe moyenne. Le but étant de créer trois villes nouvelles sur une superficie de 1643 ha dans les provinces d’Agadir (Ida ou Tanane Sahel), Settat (Khyayta) et Nador (El Arroui). De plus, 11 zones urbaines sur 1.532 ha et 28 projets de logements sur 678 ha, sont également au programme. Le total du projet porte sur la réalisation de 200.000 logements. Ainsi, l’assiette foncière mobilisée, à savoir les 3853 ha, sera mise à la disposition de l’aménageur public Al Omrane qui se chargera, dès cette année, de sa préparation et son équipement selon des cahiers des charges précis établis par les ministères des Finances et de l’Habitat. La cession se fera selon des prix précisés dans des tableaux prenant en compte les produits à faible valeur immobilière totale. Le foncier ainsi équipé sera mis à la disposition des promoteurs immobiliers dans le cadre d’appels d’offres nationaux et internationaux.

Cependant, cette assiette foncière de 3853 ha n’est qu’une première tranche. « Nous poursuivons nos efforts pour identifier et mobiliser d’autres tranches. Pour cela, nous tablons sur les synergies avec l’ensemble des intervenants : walis, gouverneurs, collectivités locales… », souligne Taoufiq Hejira. En effet, le gouvernement ambitionne de réduire le déficit en logements à 25% en 2012 tout en renforçant les actions pour la réhabilitation des agglomérations d’habitat insalubre.

Source : L’Economiste Magazine - Mohamed Ali Mrabi

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