Les non-dits de la sexualité au Maroc

20 novembre 2007 - 12h37 - Maroc - Ecrit par : L.A

Dysfonctionnement érectile, éjaculation précoce chez l’homme, vaginisme et anorgasmie chez la femme sont quelques-unes des difficultés sexuelles dont souffre le couple. Les Marocains consultent de plus en plus pour essayer de les aplanir, affirme le Dr Aberrazak Moussaid, président de l’Association marocaine de sexologie, qui organise son XIe congrès à Marrakech, du 23 au 25 novembre, avec pour thème principal les troubles sexuels du couple.

Les spécialistes marocains rencontrent des difficultés dans la prise en charge de ces pathologies, constate ce sexologue, car elles relèvent encore du tabou. Ainsi, la femme, plus particulièrement, souffre en silence, même lorsque la cause du problème est purement médicale et relève de son conjoint. Dans notre consultation, rapporte le Dr Moussaid, nous avons de nombreux cas de vaginisme chez la femme, souvent constaté lorsqu’il y a impossibilité de consommer le mariage. En effet, il arrive que, en raison d’une angoisse très forte liée à la pénétration, la femme refuse carrément toute approche de son conjoint. Dans d’autres cas, la femme accepte le rapport, mais, au moment de la pénétration, une forte contraction des muscles du périnée se produit, rendant la pénétration impossible. La prise en charge de cette pathologie est basée sur une psychothérapie associée à une dilatation vaginale avec des appareillages spécifiques. Parfois, le mari consulte à l’insu de sa femme, et le spécialiste se trouve obligé de donner des conseils thérapeutiques à l’époux et c’est celui-ci qui en fait part ensuite à son épouse. L’efficacité de la prise en charge thérapeutique se trouve alors réduite de moitié.

Sur un autre plan, jusqu’il y a quelques années, l’homme marocain ne considérait pas l’éjaculation précoce comme une pathologie. Pour lui, un rapport sexuel accompli se résumait en général à la pénétration et à l’éjaculation, pour lui, sans la moindre préoccupation pour le plaisir de sa partenaire. Grâce aux médias (articles de presse, émissions de vulgarisation à la TV, films...), la femme marocaine commence aujourd’hui à réclamer le droit au plaisir. Ce qui oblige certains maris souffrant d’éjaculation précoce à consulter. D’autant que le couple aujourd’hui recherche de nouvelles façons de vivre ensemble en fonction de l’évolution de la société, de l’affaiblissement des liens du mariage, des contraintes sociales, professionnelles et familiales.

Les femmes marocaines ont beaucoup évolué ces dernières décennies, c’est aujourd’hui aux hommes de mieux les comprendre s’ils veulent vivre une sexualité épanouie avec elles. La sexologie peut aider à cet accord des désirs mutuels et à dépasser les difficultés de chacun, mais surtout à permettre de comprendre que la sexualité est librement vécue à deux, qu’elle n’est ni une performance ni un besoin physiologique mais une dimension amoureuse, tient à préciser le Dr Philippe Benot, psychiatre, sexologue, président de l’Observatoire international du couple, et qui présidera le congrès.

La vie éco - Dr Anwar Cherkaoui

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Santé - Mariage forcé - Femme marocaine - Sexualité

Ces articles devraient vous intéresser :

Des olives marocaines dangereuses pour la santé saisies en France

Un grossiste de Seine-Saint-Denis est au cœur d’une affaire d’importation d’olives impropres à la consommation. Fin septembre, les douanes françaises ont saisi près de 30 tonnes d’olives en saumure en provenance du Maroc. Ces dernières contenaient un...

Chèque de garantie : ce scandale marocain

La conseillère parlementaire du parti de l’Union Nationale du Travail au Maroc (UNTM), Loubna Alaoui, a adressé une question orale au gouvernement sur la persistance de certaines pratiques illégales dans les cliniques privées, notamment l’exigence d’un...

Ces plantes qui empoisonnent les Marocains

L’intoxication par les plantes et les produits de pharmacopée traditionnelle prend des proportions alarmantes au Maroc. Le Centre antipoison du Maroc (CAPM) alerte sur ce problème de santé publique méconnu du grand public.

Pénurie de médecins au Maroc : Le système de santé à bout de souffle

La pénurie de médecins persiste au Maroc. Par ailleurs, la réduction de la durée de formation en médecine suscite actuellement une vive protestation de la part des étudiants.

Le Maroc ouvre ses portes aux médecins étrangers

Des médecins étrangers pourront bientôt exercer au Maroc. C’est ce que vient de confirmer le ministre de la Santé Khaled Ait Taleb.

L’anarchie des salons de beauté au Maroc dénoncée

La docteure Hanan Atrakin, spécialiste en chirurgie esthétique et députée du Parti Authenticité et Modernité (PAM), a exprimé ses inquiétudes face à la prolifération au Maroc des salons de beauté offrant des services esthétiques médicaux, évoquant une...

« Sexy ! » : le harcèlement de rue dénoncé par une tiktokeuse au Maroc

Une célèbre tiktokeuse vient de visiter le Maroc et elle en vient à la conclusion que c’est le pays le plus sexiste au monde. Elle a toutefois salué l’hospitalité marocaine.

Les Marocains de plus en plus obèses

Près de la moitié de la population marocaine (46 %) sera obèse d’ici 2035, selon les prévisions de la World Obesity Forum.

Love is Blind, Habibi : un candidat irakien insulte les Marocaines

L’émission de téléréalité « Love is Blind, Habibi », sur Netflix, fait face à une vague de critiques suite aux propos tenus par un candidat irakien, Khatab, à l’encontre des Marocaines. Lors d’une interview radio, celui-ci a tenu des propos moqueurs...

L’actrice Malika El Omari en maison de retraite ?

Malika El Omari n’a pas été placée dans une maison de retraite, a affirmé une source proche de l’actrice marocaine, démentant les rumeurs qui ont circulé récemment sur les réseaux sociaux à son sujet.