Les transporteurs marocains de marchandises sont en colère à cause de cette loi, vielle de près d’une vingtaine d’années et qui n’a jamais été appliquée avant 2019. Selon cette loi, les camionneurs marocains doivent disposer de 200 litres maximum de gasoil dans le réservoir de leur véhicule, après avoir franchi la frontière espagnole au risque d’écoper des amendes jusqu’à 700 euros.
Pour Abdelhak Nejjar, Vice-Président de l’AMTRI, cette décision a surpris alors que le Maroc a toujours facilité l’accès à ses ports aux autorités espagnoles. À l’en croire, cet accord remonte à plusieurs années où les véhicules étaient encore limités à 400 litres de carburant. Avec un réservoir de plus de 1500 litres de gasoil, les transporteurs doivent acheter en devise 1300 litres de gasoil dans les pompes espagnoles. Selon Abdelhak Nejjar, il est urgent de revoir ou d’annuler cette mesure qui porte un coup au secteur du transit routier international.
Pour l’heure, le Maroc est le seul pays concerné par ce règlement. Au dire du Vice-Président de l’AMTRI, cet accord devrait normalement faire l’objet d’une communication et d’une concertation avant d’être appliqué. En l’état, il ne peut que porter un coup à la trésorerie de l’État. « Presque 1,2 milliard de dirhams vont sortir du pays et donc au lieu de conserver notre stratégie de rapatriement de devises, ce règlement va impacter négativement la trésorerie de l’État et on va devoir sortir les devises », regrette-t-il.
Aussi estime-t-il que le Maroc perd plus de 600 millions de DH de ses recettes de transit. En attendant la réaction des autres transporteurs, l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX) a sollicité à travers une correspondance le soutien l’intervention du ministre de l’Équipement Abdelkader Amara auprès des autorités espagnoles pour abroger cette loi et préserver la compétitivité des exportations.