Transport maritime : le Maroc a besoin d’une flotte nationale
Ces dernières années, la connectivité portuaire du Maroc a été une vraie réussite, passant de la 81ᵉ place à la 22ᵉ, au bout de 14 ans. Seulement, la souveraineté...
La crise survenue avec l’Espagne a fait ressortir la nécessité pour le Maroc de disposer d’un pavillon national. Mais, de nombreuses raisons ralentissent la concrétisation de ce projet.
Alors que l’opération Marhaba se poursuit normalement, des retards ont été constatés dans le lancement de la liaison maritime entre Tanger Med et le port portugais de Portimao. Ce retard dévoile et accentue l’importance d’un pavillon national dont le Maroc est privé depuis plus de 10 ans. Pour Abdelaziz Mantrach, président de l’Association professionnelle des Agents maritimes consignataires des navires et courtiers d’affrètement du Maroc (APRAM), « il est vital que le transit de nos MRE et le transport des exportations soient assurés par un pavillon national ». Pour preuve, rapporte l’Opinion, c’est grâce à la subvention de 4,5 milliards de dhs débloquée par l’Etat que le royaume a pu louer deux navires estoniens, pour assurer la liaison Sète-Tanger Med, sauvant ainsi l’édition 2021 de l’Opération Marhaba.
Par ailleurs, la disparition précoce du pavillon marocain est principalement liée à la libéralisation du secteur maritime, la mauvaise gestion des entreprises et leur non-compétitivité, sans oublier les séquelles de la transformation du business model survenue fin 1980 dans le secteur maritime. De là, le royaume s’est tourné vers le secteur portuaire et a suffisamment investi dans les infrastructures. Avec 3 500 km de côtes, le Maroc aurait fait mieux en se dotant d’un pavillon national.
Toutefois, pour soutenir la concurrence, le Maroc doit assurer au pavillon une protection. Cela implique le reniement de certains accords internationaux. Puisque, « la mise en place d’une flotte dans ces conditions, et sans prendre en compte la réalité du secteur, est un suicide ». Mais « il n’empêche que le Maroc se doit d’avoir un pavillon national, non pas pour concurrencer les méga-transporteurs, mais pour disposer d’une flotte stratégique », a précisé le responsable. Ainsi, il est indispensable de mettre en place une stratégie de bonne gouvernance et prioriser la compétitivité du pavillon. Bien que ce choix ne soit pas facile, le pays est tenu d’aller jusqu’au bout pour son propre développement.
Aller plus loin
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Une nouvelle distinction dans le tourisme pour le Maroc qui vient d’obtenir le prix « du meilleur pavillon » à l’Arabian Travel Market (ATM) qui vient de se tenir à Dubaï.
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