Renault-Nissan : Le projet industriel de Tanger maintenu

17 décembre 2008 - 17h13 - Economie - Ecrit par : L.A

« Personne ne sortira indemne de cette crise ». Les mots tombent comme un couperet de la bouche de Carlos Ghosn, PDG du groupe Renault-Nissan. De là, toutes les extrapolations sont possibles. Le magazine hebdomadaire français « L’usine nouvelle » a été le premier à renchérir en titrant dans son dernier numéro, sous le sceau de l’exclusivité, « Renault va reporter son projet d’usine marocaine ».

Contacté par L’Economiste, le constructeur réaffirme que son projet industriel à Tanger n’est pas remis en question. Le site sera opérationnel fin 2010, comme prévu initialement. « Les travaux de terrassement se poursuivent, même s’ils sont ralentis par les intempéries depuis un mois. Et les travaux de construction du centre de formation débuteront comme prévu au printemps 2009 », affirme la direction chargée de la presse du groupe.

Toutefois, le groupe franco-nippon n’exclut pas la possibilité de voir la production des véhicules quelque peu retardée. « Mais l’Alliance et l’Etat marocain mettront tout en œuvre pour que le projet ne soit pas trop affecté par la conjoncture internationale », rassure-t-on. Pour l’heure, rien ne permet d’en évaluer l’impact.

Des discussions sur la stratégie à adopter sont en cours. En attendant les résultats, Ahmed Reda Chami temporise et affirme que l’information publiée par le magazine français « n’est qu’une fausse rumeur ». Un démenti officiel devrait être publié dans les prochains jours.

Le projet Renault-Nissan est solide et devrait permettre au groupe de retrouver un nouveau souffle. En clair, il est d’importance dans le plan de développement du constructeur français. Chami admet cependant que « c’est tout à fait normal que Renault-Nissan parle de sécuriser son plan de financement, vu la crise actuelle ». Rien, même pas les prévisions du patron de Renault-Nissan, qui s’attend à une crise durable du secteur, ne semble entamer la confiance du ministre. Il reste convaincu que le constructeur maintiendra son plan d’investissement au Maroc, estimé à 600 millions d’euros.

Calqué sur le modèle de l’usine indienne de Renault-Nissan de Chennai, le site de Tanger « produira 200.000 véhicules dans un premier temps et 400.000 à terme ». A noter toutefois que la contre-performance de la Logan sur le marché indien a poussé le constructeur à se limiter à une seule ligne de production au lieu des deux programmées initialement. « Cela n’a rien à voir avec le projet de Tanger », tient à préciser un équipementier marocain, qui a requis l’anonymat. En tout cas, sur le marché du CKD au Maroc, la Logan trône sur la première marche du podium depuis son lancement. Ses ventes cumulées à fin novembre dernier se montent à 13.446 unités.

Source : L’Economiste - Bachir Thiam

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Investissement - Renault - Tanger

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc séduit les investisseurs étrangers

Le Maroc attire plus que jamais les investissements étrangers. En témoigne le dernier rapport publié par l’Office des Changes.

Maroc : 96 milliards pour moderniser le réseau ferroviaire avant 2030

Dans la perspective de la Coupe du monde 2030, le Maroc s’active pour moderniser son réseau ferroviaire. Un programme d’investissement de 96 milliards est prévu à cet effet.

Les MRE financent l’économie marocaine, mais restent exclus du jeu politique

S’ils pèsent économiquement à travers les transferts d’argent et les investissements au Maroc, les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ne pèsent pas encore politiquement. Et pour cause…

Le Maroc courtise l’argent des MRE, mais ignore leurs revendications politiques

Le récent remaniement ministériel a confirmé le peu d’intérêt du gouvernement pour les revendications de la communauté marocaine établie à l’étranger. Malgré les appels à la création d’un ministère dédié, le gouvernement n’a pas jugé bon de répondre à...

Le Maroc face à une pénurie de main-d’œuvre

C’est un constat pour le moins inattendu qu’a livré le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, devant la Chambre des conseillers : malgré une dynamique économique positive et des chantiers qui essaiment à travers le pays, le Maroc peinerait à trouver de...

Le marché automobile marocain retrouve des couleurs

Le marché automobile marocain affiche un rebond encourageant en juillet 2024, avec 14 219 véhicules neufs vendus, soit une hausse de 8,42 % par rapport à juillet 2023. Cette embellie estivale fait suite à un léger fléchissement le mois précédent.

Marocains du monde : une diaspora généreuse mais peu investie

Malgré des transferts de fonds records, la contribution des Marocains résidant à l’étranger à l’investissement productif au sein de leur pays d’origine demeure en deçà des attentes. Cet enjeu a été au cœur des débats lors du premier Forum économique...

L’avenir de l’industrie automobile européenne se joue au Maroc

Les constructeurs automobiles européens subissent de plein fouet les effets de l’application de la réglementation interdisant la production de moteurs à combustion interne d’ici à 2035, sous peine d’amendes pouvant aller jusqu’à 16 milliards d’euros....