« Ce n’est pas une politique nouvelle, le président de la République l’a déjà fait il y a deux ans et demi, vis-à-vis de certains États du Maghreb. On donnait quelques centaines de milliers de visas en 2019, il y en a eu quelques dizaines de milliers en 2020, on a beaucoup baissé — il faut dire qu’il y a eu l’effet Covid, là l’idée c’est de faire un sur deux », a expliqué le ministre sur RMC et BFMTV. Selon ses explications, cette politique est mise en œuvre parce qu’une partie des compatriotes algériens, marocains, tunisiens qui sont sur le sol français ne sont plus acceptés par ces pays soit parce que ce sont des personnes qui sont islamistes, soit qu’ils sont délinquants ou clandestins.
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« On leur dit tant que vous ne reprenez pas vos compatriotes, on n’accepte pas vos compatriotes », a résumé Gérald Darmanin. Il a par ailleurs fait savoir que la décision relative à la réduction drastique des visas a été prise « il y a un an » lors d’une « réunion présidée » par le chef de l’État. Les données du ministère de l’Intérieur montrent que sur 7 731 obligations de quitter le territoire français (OQTF), délivrées à des Algériens entre janvier et juillet derniers, l’Algérie a délivré un laissez-passer consulaire à seulement 31 d’entre eux, et 23 ont été exécutées, ce qui représente un taux d’exécution de 0,2 %. Au Maroc, ce taux est 2 %, en Tunisie de 4 %.
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« Il est évident que la situation actuelle est inacceptable, mais il faut voir les choses dans leur contexte : avec le Covid, on ne pouvait plus sortir de chez soi, il n’y avait plus d’avion, et il suffisait que la personne refuse de faire son test PCR pour ne pas partir », a résumé Gérald Darmanin, ajoutant que les pays ne veulent pas revenir à ce qu’il se passait avant le Covid et que c’est pour ça que la France hausse le ton.