Saisonnière marocaine tuée en Espagne : ses enfants recevront une pension mensuelle

Zahra A. A., la saisonnière marocaine de 40 ans, décédée le 1ᵉʳ mai dans un accident de la route à Huelva en Espagne, a été enterrée samedi dans un cimetière d’Essaouira. Ses enfants, ainsi que son mari, vont recevoir une pension mensuelle.

Après avoir travaillé durant près de vingt ans dans les oliveraies et les plantations d’argan au Maroc, Zahra a commencé à participer aux campagnes de récolte de fruits rouges à Huelva depuis quatre ans. Cette mère de cinq enfants âgés de 6 à 20 ans, est partie en Espagne pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Mais elle a rendu l’âme dans l’accident du bus qui la transportait, elle et 39 autres saisonnières, vers leur lieu de travail le 1ᵉʳ mai dernier.

Rapatrié d’Espagne, le corps de Zahra est arrivé à Essaouira vendredi après-midi, mais n’a été remis à sa famille que le samedi. La femme de 40 ans a été enterrée dans un cimetière d’Essaouira, en présence de ses enfants et de son mari, Addellah, 44 ans, agent de sécurité à Casablanca. « Nous avions des problèmes, mais elle était toujours ma femme », a-t-il déclaré à El País. « Elle était plus que ma sœur. C’était mon amie, nous nous racontions tout. Elle m’appelait « deuxième mère" », confie Radia, sa sœur aînée, qui a pris en charge les enfants de la défunte. Deux de ses voisins, Ahmed S. et Said M., gardent le souvenir d’une femme joviale. « Elle était toujours souriante malgré ses problèmes », témoignent-ils.

Zahra travaillait pour Surexport, l’une des principales entreprises du secteur des fruits rouges à Huelva. Elle gagnait 8,4 euros l’heure et travaillait six heures et demie par jour, et six jours par semaine. Selon les calculs du service public marocain de l’emploi (Anapec), les saisonnières arrivent à épargner jusqu’à 1 000 euros par mois sur les 1 260 euros qu’elles perçoivent, car elles sont logées en Espagne. En vertu du droit du travail espagnol, les cinq enfants de Zahra recevront chacun une pension d’orphelin de 2 452 euros par an (20 % de la base de cotisation) jusqu’à l’âge de 21 ans. Son mari peut recevoir le double, à titre de pension de veuvage. La compagnie d’assurance de l’entreprise de transport devrait également verser une indemnité aux héritiers.