Les Marocains boudent la pastèque

1er septembre 2024 - 11h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Malgré la baisse des prix de la pastèque enregistrée ces derniers jours, la demande reste faible, au grand désarroi des commerçants du marché de gros de Casablanca.

Actuellement, « le prix d’une pastèque varie entre 100 et 150 dirhams », mais les consommateurs ne s’approvisionnent pas, se plaint Najib, un vendeur au marché de gros de Casablanca. Dans une déclaration au site Madar21, il a expliqué que ce prix reste élevé pour les ménages à faible revenu. « Il y a des gens qui gagnent un salaire journalier de 100 dirhams, et ne peuvent pas se permettre d’acheter une pastèque à 70 ou 100 dirhams qui peut-être ne sera même pas sucrée », commente-t-il.

Selon Najib, les effets pervers de la sécheresse sur la production des régions d’Agadir et de Chichaoua, ainsi que la mauvaise qualité des semences utilisées lors de la campagne agricole actuelle, justifient la hausse des prix de la pastèque. Le vendeur a en outre rappelé que les prix ont baissé ces derniers jours, passant de 6 dirhams le kilogramme à 2 ou 3 dirhams au marché de gros. Malgré cette baisse, la demande a chuté au cours des dernières semaines, a-t-il déploré.

À lire : Maroc : les pastèques vendues à prix d’or

Une tendance qu’il attribue à l’arrivée sur le marché d’autres fruits d’été comme les pêches, les nectarines, et les raisins. « Acheter une pastèque à 70 ou 100 dirhams n’est pas la même chose qu’acheter deux kilogrammes de raisin à 25 dirhams », a ajouté Najib, espérant de meilleures conditions météorologiques la saison prochaine. « Sans pluie, il n’y aura aucune récolte ».

Omar, un autre vendeur au marché de gros de Casablanca, a confirmé la baisse des prix des pastèques qui « varient actuellement entre 3 et 3,5 dirhams au marché de gros, en plus de la qualité disponible », et entre 4 et 5 dirhams au détail. Un autre vendeur, Youssef, a souligné pour sa part que la demande pour la pastèque a baissé malgré la diminution des prix, expliquant ce fait par les récentes pluies qui se sont abattues sur plusieurs villes du royaume et à la hausse des prix de la pastèque en début d’année.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Casablanca - Agriculture - Consommation - Vidéos - Sécheresse au Maroc

Aller plus loin

Le Maroc assoiffé par la pastèque de Zagora

La poursuite de la culture de la pastèque rouge à Zagora augmente le risque de stress hydrique de la région, dans ce contexte de sécheresse sévère qui frappe le royaume.

A Zagora, la pastèque fait des malheureux

L’Association des Amis de l’Environnement dans la province de Zagora appelle le ministère de l’Intérieur et le gouverneur à sauver la province, touchée par la sécheresse et la...

Le Maroc exporte ses pastèques en masse, malgré le manque d’eau

Malgré les interdictions des cultures gourmandes en eau comme la pastèque dans plusieurs régions, le Maroc continue d’exporter ce fruit, se hissant en tête des exportateurs vers...

Maroc : les pastèques vendues à prix d’or

Malgré les mesures d’interdiction de la culture de la pastèque dans certaines régions du Maroc, d’importantes quantités de ce fruit restent disponibles sur le marché marocain,...

Ces articles devraient vous intéresser :

Ramadan 2025 au Maroc : quelle disponibilité pour les dattes ?

Les producteurs et commerçants de dattes au Maroc rassurent les consommateurs quant à la disponibilité et à des prix abordables de ce produit sur le marché pendant le mois sacré de Ramadan.

Chute historique des exportations d’olives marocaines

Les exportations d’olive marocaine sont en net recul alors que les importations sont en hausse. Le déficit commercial s’est creusé.

Annulation de l’Aïd Al-Adha au Maroc : coup dur pour les « chennaqas »

L’annulation par le roi Mohammed VI du rituel du sacrifice de l’Aïd Al-Adha ne fait pas que des heureux. Les « chennaqas » (intermédiaires et spéculateurs des secteurs de l’agriculture et de la pêche) se trouvent en difficulté.

Maroc : la question des dattes algériennes arrive au parlement

Le groupe Haraki à la Chambre des Représentants a interpellé le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sidiki, sur les dattes notamment d’origine algérienne qui ont inondé le marché marocain avant le début du mois de ramadan.

L’export d’oranges marocaines menacé

La filière des agrumes au Maroc est confrontée à d’énormes difficultés liées à la baisse de production du fait de la rareté des précipitations, ce qui affecte sa présence sur les marchés internationaux.

Maroc : les hanouts se rebellent contre Coca-Cola

Au Maroc, un bras de fer oppose une multinationale de boissons gazeuses au Maroc (Coca-Cola) aux propriétaires d’épiceries, en raison de « pratiques commerciales abusives ».

Maroc : ruée vers la location de voitures

Grâce à l’embellie du tourisme marocain, le secteur de location de voitures a connu une forte croissance en 2024.

Des Marocains réduits à l’esclavage dans le Lot-et-Garonne

Vingt travailleurs marocains ont été exploités dans des conditions indignes par une agricultrice du Lot-et-Garonne. Attirés par la promesse d’un contrat de travail et d’une vie meilleure, ils ont déboursé 10 000 euros chacun pour rejoindre la France.

Maroc : appels à interdire la culture de la pastèque

Au Maroc, les défenseurs de l’environnement appellent à l’interdiction totale de la culture de la pastèque, très gourmande en eau.

Maroc : un trésor menacé d’extinction

Durement touché par le séisme qui a frappé le Maroc en septembre 2023, le cyprès de l’Atlas, espèce protégée, est menacé d’extinction du fait de l’exploitation humaine et du changement climatique.