Cartes Jawaz : la chasse aux abus des fonctionnaires est lancée

24 octobre 2024 - 14h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

L’Inspection générale de l’administration territoriale (IGAT) veut en finir avec les utilisations abusives du système prépayé « Jawaz » par des fonctionnaires, notamment en dehors de leurs heures de service et à des fins personnelles. Dans ce sens, elle a lancé une enquête approfondie auprès de la Société Nationale des Autoroutes du Maroc (ADM).

Identifier d’éventuelles utilisations abusives du système « Jawaz » par des fonctionnaires, notamment en dehors de leurs heures de service et à des fins personnelles, surtout pendant les vacances. Tel est l’objectif de l’enquête lancée par l’Inspection générale de l’administration territoriale (IGAT). Il a été constaté que certains agents ont retiré ce dispositif de leurs véhicules de service pour l’installer sur leurs véhicules personnels, ce qui leur permet de financer leurs trajets entre différentes villes, rapporte Maroc Diplomatique. Une manœuvre qui pénalise l’État, car ce dispositif est inclus dans les coûts opérationnels des véhicules de service, aux côtés du carburant et d’autres frais.

Les inspecteurs chargés de cette enquête ont également analysé les registres d’utilisation des véhicules de l’État dans les administrations publiques et ont noté des incohérences, notamment l’absence de datation et d’enregistrement pour l’utilisation des dispositifs de péage sur les autoroutes. Ils ont enfin procédé à un examen minutieux des ordres de mission émis par les services publics afin de garantir la conformité des dépenses liées à l’utilisation du système « Jawaz ».

À lire :Le gouvernement marocain s’attaque à l’usage privé des véhicules de l’État

En août dernier, des instructions et des consignes avaient été adressées aux services compétents de la police et de la gendarmerie afin de vérifier et de s’assurer que les véhicules de l’administration sont utilisés à des fins administratives. Ils doivent s’assurer que l’utilisation du véhicule automobile de l’administration est justifiée par un ordre de mission précisant notamment le périmètre de circulation, la destination et la nature de la mission.

Avec un parc automobile national de plus de 184 000 voitures de service, pour environ 900 000 fonctionnaires, soit une voiture pour cinq fonctionnaires, le Maroc arrive en tête des pays qui utilisent des voitures de fonction, devançant de loin le Japon, 3400 voitures pour plus de 5 millions de fonctionnaires, la Grande-Bretagne, 3600 voitures de fonction, le Canada, (2600), les États-Unis (72 000) et la France, (75 000). D’après les données communiquées par la Société nationale des Transports et de la Logistique, qui gère le parc automobile de l’État, les voitures de service occasionnent des dépenses annuelles de plus de 10 milliards de dirhams. Ces dépenses pourraient augmenter en raison de la hausse des prix des carburants observée ces dernières années.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Administration - Automobile - Autoroutes marocaines

Aller plus loin

Le gouvernement marocain s’attaque à l’usage privé des véhicules de l’État

La ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah, a annoncé l’intention du gouvernement de prendre des mesures contre l’utilisation anarchique des véhicules de l’État.

Maroc : le gouvernement met fin à l’usage anarchique des véhicules de l’Etat

Fini l’utilisation anarchique des véhicules de service dans l’administration publique. Désormais, tout fonctionnaire bénéficiaire ne doit l’utiliser que pour les déplacements...

Les fonctionnaires marocains abusent-ils de leurs avantages ?

L’association marocaine pour la protection des biens publics invite le ministère de l’Intérieur à mettre fin à l’utilisation à des fins personnelles des véhicules de l’État par...

Maroc : des GPS pour traquer les voitures des fonctionnaires

Au Maroc, une ONG appelle à l’installation d’antennes GPS sur les véhicules de service affectés à certains fonctionnaires afin d’éviter leur utilisation à des fins privées.

Ces articles devraient vous intéresser :

Alerte au miel « aphrodisiaque » en vente au Maroc

Du « miel aphrodisiaque » ou du « miel de virilité » inonde le marché marocain et inquiète le Syndicat des professionnels de l’apiculture au Maroc.

Le Maroc s’oriente vers une administration sans papier avec une nouvelle plateforme numérique

Le ministère délégué chargé de la Transition numérique entend développer une plateforme dénommée « le compte numérique de l’usager » pour améliorer la qualité des services de l’administration aux usagers.

Maroc : du changement pour les transactions immobilières

Au Maroc, des modifications ont été apportées à certaines dispositions du Code des droits réels, notamment l’article 4. Voici ce qui va changer pour les transactions immobilières.

Maroc : Coup de frein à la voiture électrique, voici pourquoi

Le ministère marocain de l’Agriculture a décidé de surseoir à son projet d’acquisition de véhicules électriques en raison de l’insuffisance de bornes de recharge dans le royaume.

Maroc : des notes trop gonflées dans les écoles privées ?

Au Maroc, le phénomène des « notes gonflées » continue de sévir dans des écoles privées. C’est du moins le constat fait suite à la fuite de certains relevés de note sur les réseaux sociaux après la publication des résultats du BAC 2024.

Aid al adha : décision importante du Maroc

Le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Ahmed El Bouari, entend généraliser l’interdiction de l’abattage des femelles ovines dans les abattoirs.

Une Marocaine "perd" son nom en Belgique

Depuis 2019, une Belgo-Marocaine de 73 ans mène des démarches administratives infernales afin de faire rectifier son nom de famille.

Maroc : voici les voitures les plus vendues

Le marché automobile marocain connait un léger tassement en ce début d’année 2024. D’après les chiffres de l’Association des importateurs de véhicules automobiles au Maroc (AIVAM), 48 948 unités neuves ont été immatriculées durant les quatre premiers...

Hassan Abkari limogé : une faute grave à l’origine de son départ du port Tanger Med

Hassan Abkari, directeur général du Port Tanger Med, a été démis de ses fonctions, pour « faute grave ».

Maroc : la retraite à 65 ans ?

Alors que les députés de l’opposition rejettent le projet du gouvernement d’Aziz Akhannouch de porter l’âge de la retraite à 65 ans, Younes Sekkouri, le ministre de l’Intégration économique, de la Microentreprise, de l’Emploi et des Compétences, dément...