Maroc : des champs de pastèque détruits

20 janvier 2025 - 23h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Les autorités locales de Zagora mènent depuis jeudi dernier une vaste opération pour s’assurer du respect par les agriculteurs de la décision limitant la culture des pastèques dans la province. Les contrevenants subiront la rigueur de la loi.

« Une commission a été mise en place pour effectuer des contrôles sur le terrain et, dans ce cadre, plusieurs fermes ont fait l’objet, ces derniers jours, de contrôles inopinés », rapporte Al Akhbar, précisant que ladite commission parcourt les zones productrices de pastèques et de melons jaunes dans la province. L’opération a conduit à des interventions « musclées » dans certaines fermes où la violation des textes en vigueur a été constatée. Des engins ont été déployés sur ces sites pour détruire les plantations et les installations, notamment hydrauliques, mises en place pour développer cette culture.

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Cette opération “coup de poing” devrait « se poursuive au cours des prochains jours, ciblant d’autres zones où la culture de pastèques est prisée », informe le quotidien qui ajoute que « cette campagne entre dans le cadre de l’application des dispositions de l’arrêté préfectoral du 31 octobre 2023, qui encadre les cultures fortement consommatrices d’eau ». Selon ce texte, la superficie dédiée à la culture de pastèques ou de melons ne peut excéder 1 hectare par agriculteur. Mieux, ces cultures sont interdites dans les zones proches des bassins d’eau, comme les oasis ou les oueds.

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L’arrêté prévoit aussi la mise en place de commissions locales chargées de contrôler les compteurs d’eau des puits et de s’assurer de la quantité d’eau consommée tout au long du cycle agricole. C’est en application de cette disposition qu’une « commission formée de représentants des communes, des forces auxiliaires, de la gendarmerie et du bureau en charge des investissements agricoles dans la région de Ouarzazate a été mise en place », renseigne la publication, rappelant que face à la sécheresse sévère qui touche la province, « plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer la prolifération dans la région de certaines cultures qui consomment beaucoup d’eau, comme celle de la pastèque ».

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