Des Marocains freinés par la paperasse française

9 avril 2025 - 07h00 - France - Ecrit par : P. A

Chaque année, près de 4 000 saisonniers arrivent en France pour travailler dans les fermes au moment des récoltes. Le durcissement des démarches administratives depuis janvier dernier et les difficultés pour obtenir des visas leur compliquent la vie.

Difficile pour les travailleurs OFII, du nom de l’Office français pour l’immigration et l’intégration, d’être recrutés dans les exploitations au sud de la France. Chaque année, ils sont environ 4 000 à venir en France pour aider à la récolte. Dans une ferme à Grans, dans les Bouches-du-Rhône, quelque 58 saisonniers, des Marocains pour la plupart, arrivent chaque année pour la récolte des pêches ou des cerises.

Pour recruter ces saisonniers, les exploitants agricoles doivent apporter la preuve d’un besoin de main-d’œuvre et la garantie que les saisonniers auront un contrat de travail et un logement. « Il y a l’eau, l’électricité, la climatisation chaud / froid, les sanitaires à l’intérieur, tout est aux normes. On est contrôlé toutes les années par la DDTM », explique auprès de France 3 Pascal Bernard, un maraîcher qui a déjà reçu la visite des contrôleurs de la DDTM.

À lire : La France facilite le recrutement des saisonniers marocains

Mais depuis quelques mois, la plateforme de l’OFII via laquelle les recrutements se font est saturée. En cause, les délais allongés pour l’obtention des visas français par les saisonniers marocains et la complexification des démarches administratives pour les exploitants agricoles, en application du nouvel arrêté du ministre de l’Intérieur français, publié début janvier.

« C’est un casse-tête énorme, on est agriculteurs, on n’est pas dans des bureaux toute la journée pour arriver à faire tout cela, il nous faudrait une personne qui ne fasse que cela toute l’année », se plaint le maraîcher. Pour pallier cette difficulté, « il faut que la partie agricole soit détachée de tous les autres, qu’une plateforme lui soit dédiée, et que l’acceptation des visas soit fluidifiée », suggère Jérôme Mazély, membre du bureau de la FDSEA 13.

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