« J’embauche de la main d’œuvre étrangère parce que je n’ai personne d’autre. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas voter Rassemblement national et faire venir des étrangers pour travailler », a déclaré à Radio France Pascal, 57 ans, fils d’agriculteurs, maraîcher dans le Lot-et-Garonne, et par ailleurs un des soutiens du Rassemblement national. Il leur délivre des contrats de travail, leur permettant d’obtenir un titre de séjour. Ces saisonniers étrangers l’aident à augmenter ses rendements. Il estime toutefois qu’il y a un problème d’immigration en France. « Le but c’est d’arrêter cette immigration abusive qui fait rentrer des étrangers en France qui viennent que pour le social ».
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Tout comme Pascal, David, 40 ans, agriculteur en Charente-Maritime emploie des saisonniers étrangers. Il s’occupe de l’exploitation familiale. La surface cultivée est passée de 110 hectares à 400 hectares aujourd’hui. Après le départ à la retraite de son père, il a lancé une offre sur Pôle emploi pour avoir une personne supplémentaire pour gérer l’exploitation. Aucune candidature reçue. « C’est le Français qui ne veut pas aller ramasser le blé. Donc faut pas se plaindre si les étrangers sont là », fait-il observer.
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Il réussit à recruter par le biais d’un agriculteur habitué à faire appel depuis plusieurs années à des travailleurs saisonniers étrangers Athmane, 36 ans, issu d’une famille d’agriculteurs au Maroc. Depuis, il n’est plus vraiment en accord avec certaines valeurs de l’extrême droite. Pour David, point besoin de protéger la France avant de faire entrer de la main-d’œuvre étrangère. Le saisonnier marocain et lui ont développé une relation amicale, laquelle est à l’origine de son changement d’opinion ou de perception sur l’embauche des saisonniers étrangers.
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« Sa mentalité m’a fait me remettre en question sur beaucoup de choses. Qu’est-ce qui est important dans la vie ? Je ne pensais vraiment pas m’attacher et mettre le salarié au cœur de l’exploitation comme ça. »