« Je vois bien qu’il y a beaucoup de débats », a constaté le Premier ministre dans les colonnes du Journal du dimanche (Nouvelle fenêtre), confiant « ne pas comprendre certaines de ces polémiques ». Pour lui, « on ne peut pas combattre ce que l’on ne veut pas nommer. » Le 25 avril dernier, Aboubakar Cissé, un jeune Malien de 22 ans, a été tué dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard). « Ici, les faits sont clairs : un garçon de 22 ans, assassiné dans une mosquée pendant qu’il priait. Et son agresseur filme sa mort en proférant des insultes contre Allah », a rappelé François Bayrou.
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Le Premier ministre dit « assumer » le choix du terme « ignominie islamophobe » qu’il a utilisé pour qualifier l’assassinat de ce fidèle musulman. « Je pose la question : si ce n’est pas de la haine dirigée contre l’islam, qu’est-ce que c’est ? Pourquoi refuser les mots justes ? », ajoute-t-il. Selon lui, il fallait « avoir le courage de dire les choses telles qu’elles sont ». Interrogé sur le terme « islamophobie » qui n’existait pas dans le droit français, le chef du gouvernement a répondu avoir seulement « fait un tweet ». « C’est une réaction humaine, politique, morale, a-t-il martelé. Ce qui m’importe, ce n’est pas le mot, c’est ce qui est en train de se passer : une forme d’explosion en chaîne de la société française ».
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Bayrou dit voir « un danger : celui de ne plus regarder ses concitoyens que par leur origine, leur couleur de peau ou leur religion. Je vois la détestation des musulmans et de l’islam, la détestation des juifs et du judaïsme. Et la détestation des chrétiens. Avec des crimes dans les trois cas ». Et de conclure : « La détestation d’un concitoyen pour ce qu’il est, pour son origine, pour sa foi, pour sa philosophie, je ne l’accepterai jamais ».