« Zone interdite aux musulmans » : que se passe-t-il à Orléans ?

16 mai 2025 - 11h00 - France - Ecrit par : S.A

L’université d’Orléans a déposé plainte jeudi à la suite de la découverte des autocollants islamophobes et néonazis. La Ville entend faire de même.

À Orléans, l’islamophobie se manifeste par des autocollants. Mardi, des messages comme « Zone interdite aux musulmans » ou encore « Good Night, Left Side », autrement dit « Bonne nuit, la gauche » assortis de dessins ou symboles vulgaires et violents, ont été affichés sur le mobilier public d’Orléans, mais aussi sur le campus universitaire. De quoi indigner Nicolas*, un professeur d’histoire-géographie, qui a repéré un autocollant rue Charles Sanglier, qu’il a réussi à arracher, et un autre quelques mètres plus loin, qu’il a recouvert, rapporte franceinfo. « Je me promenais dans le centre-ville lorsque je suis tombé sur ces stickers, raconte-t-il. On est un peu estomaqués. Je pense qu’un cap a été franchi, qu’on a une extrême-droite complètement décomplexée. »

Nicolas* signale sa découverte à l’antenne loirétaine du parti la France insoumise, qui en fait une publication sur ses réseaux sociaux. Ce sont « les discours islamophobes du ministre de l’Intérieur et de ses alliés d’extrême-droite, relayés en boucle sur les plateaux télés » qui amènent ces situations, affirme Thomas Portes, député LFI de Seine-Saint-Denis. Rima Hassan, députée européenne, interpelle, elle, directement le maire d’Orléans, Serge Grouard.

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Actuellement, la Ville d’Orléans se sert de la vidéosurveillance pour tenter d’identifier le, ou les personnes, ayant collé ces autocollants islamophobes et néonazis. Désormais, elle entend porter plainte contre X à chaque découverte de stickers du même genre. Jeudi, l’université d’Orléans a annoncé qu’une plainte a été déposée. « L’Université condamne fermement ces agissements et met en œuvre toutes les mesures nécessaires pour identifier les responsables, tout en réaffirmant son soutien à l’ensemble de la communauté universitaire. » Les stickers ont été décollés sur le campus.

Sophie Brocas, préfète du Loiret, a, dans un communiqué, condamné « avec la plus grande fermeté » ces affichages de messages « incitant à la haine, à la violence ou à la discrimination envers la communauté musulmane », dans Orléans. La préfète du département et de la région Centre-Val de Loire annonce avoir saisi la procureure de la République d’Orléans.

*Prénom modifié

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