Selon une étude de l’Université autonome de Barcelone menée auprès d’un échantillon de 204 jeunes, dont 104 MENA et 100 sous tutelle espagnole, 64,6 % des MENA travaillent, contre 29,6 % des mineurs espagnols sous tutelle. L’étude révèle que 84 % des mineurs étrangers ont eu une expérience de travail avant d’atteindre la majorité, contre 42 % pour les mineurs espagnols sous tutelle. Pourtant, la plupart de ces MENA ont un niveau d’études inférieur par rapport aux mineurs espagnols. 17,7 % d’entre eux ont un diplôme ESO ou équivalent, contre 53,9 % pour les Espagnols.
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À l’âge de 21 ans, cette proportion atteint 31,3 % pour les MENA. « Nous pensons que c’est en raison du changement de la loi sur les étrangers en 2021, qui facilite l’obtention de permis de travail et l’accès à la formation », explique l’Université autonome de Barcelone. Selon les données de la Fondation espagnole des caisses d’épargne (Funcas), 5 790 mineurs sont arrivés dans les îles Canaries cette année et les immigrés occupent déjà 14 % des emplois dans l’archipel.
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C’est le cas de Belaid Annahari, un Marocain arrivé sur la Costa del Sol en bateau en 2021 à l’âge de 16 ans. Après avoir été pris en charge par la Croix-Rouge, il a suivi plusieurs formations pour s’intégrer. « J’ai tout fait, langue, peinture, administration, catalan, informatique… », confie-t-il à El Mundo. Titulaire d’un baccalauréat au Maroc, il a échoué au concours d’entrée à l’université pour poursuivre des études en économie, en raison de la langue. Cette année, le jeune homme est sous « contrat à durée indéterminée » dans un magasin Ikea à Barcelone où il gagne 560 euros par mois.