Négociation Maroc/USA : inquiétude du secteur agricole marocain (journal)

14 octobre 2003 - 09h48 - Economie - Ecrit par :

RABAT, 13 oct (AFP) - Les négociations portant sur un accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unis, qui reprennent lundi à Rabat, inquiètent les agriculteurs et des responsables marocains de ce secteur, assure le quotidien L’Economiste.

"Exploitants, importateurs, exportateurs, Ministère de l’Agriculture... tout le monde s’inquiète", rapporte le quotidien - proche des milieux d’affaires- à propos de l’ouverture du cinquième round des négociations en vue d’un accord qui devrait être conclu avant fin 2003.

Considéré comme l’un des points cruciaux des négociations sur l’accord de libre-échange entamées en janvier dernier, le secteur agricole risque de pâtir de cet accord, affirme le journal, qui cite un "responsable ministériel" selon lequel il serait "suicidaire pour l’agriculture" marocaine.

Ce responsable se réfère à l’exemple de l’agriculture mexicaine qui, 10 ans après l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA), continue, selon lui, d’en subir des conséquences négatives.

"Les exportateurs autant que les importateurs de céréales ne veulent pas de cet accord" rapporte par ailleurs L’Economiste, faisant état d’une crainte que des considérations politiques l’emportent sur "l’intérêt du secteur".

Les négociations pour un accord de libre-échange entre les Etats-Unis et le Maroc ont débuté en janvier dernier à Washington.

Le Maroc vise à travers cet accord le renforcement de ses performances économiques, l’amélioration du cadre juridique et la stimulation des investissements, avait indiqué en juin dernier Taieb Fassi-Fihri, le secrétaire d’Etat marocain aux Affaires étrangères.

Les échanges commerciaux entre le Maroc et les Etats-Unis "ne dépassent guère 0,08% du commerce extérieur américain et les investissements américains dans le royaume sont en deçà de leurs potentialités" avait-il souligné.

Les Etats-Unis se plaçaient, en 2001, au sixième rang des clients du Maroc avec 4,1% du total de ses ventes et en huitième fournisseur avec 3,7% de ses importations.

Cet accord est le deuxième du genre entre les Etats-Unis et un pays arabe, après celui conclu avec la Jordanie. Il doit porter sur les produits industriels, agricoles, les services, les droits de propriété intellectuelle, les douanes, l’emploi, l’environnement et les télécommunications.

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