Trafic de la nationalité marocaine : début du procès des Israéliens

13 octobre 2019 - 19h30 - Maroc - Ecrit par : I.L

Un vif échange entre le représentant du Ministère public et la défense des accusés a marqué l’audience du procès du « réseau de naturalisation d’Israéliens », le jeudi 10 octobre, devant la Cour d’Appel de Casablanca, pour une histoire de traduction en hébreu.

Les deux représentants n’ont pas pu s’accorder sur cette question d’une importance capitale pour les accusés, rapporte Hespress. Répondant aux accusations de son vis-à-vis, le représentant du Ministère public, Hakim Ouardi, a soutenu que ces accusés ont été auditionnés en présence d’un interprète.

Quant aux avocats de la défense, ils ont également critiqué les perquisitions effectuées par les éléments de la Police judiciaire en l’absence d’un interprète. « Mon client ne comprend ni l’arabe ni le français et n’a pas été informé des causes de la perquisition à son domicile, ce qui constitue une violation de la loi », a martelé l’un de ces avocats.

Justifiant l’absence de toute fraude, Abdelouahed El Youssoufi, avocat de l’un des accusés, a clairement indiqué que son client était un juif marocain, détenteur d’un passeport et d’une carte d’identité nationale marocaine et était par ailleurs né d’une mère juive marocaine.

Pour répondre aux avocats de la défense, le représentant du Ministère public a rappelé que les personnes ne parlant pas l’arabe ont été entendues au cours de la phase d’enquête en présence d’un juge hébreu et d’un interprète spécialisé.

Se basant sur l’article 108 du Code de Procédure pénale, Mbarek El Meskini, de la défense, est revenu sur le champ d’application de la mesure d’intercepter les appels. A l’en croire, ceci constitue déjà un point de désaccord entre le Ministère public et les avocats de la défense.

Le conseil a toutefois évoqué que « les cas dans lesquels des instructions ont été données à la Police judiciaire pour intercepter les appels ne relèvent pas des exigences dudit article ».

Pour rappel, 28 personnes impliquées dans cette affaire de réseau criminel adoptait une « méthode unique en son genre », selon la police. Elle consistait à « falsifier des actes de naissance » pour des Israéliens comme s’ils étaient nés au Maroc et, ce, afin de leur obtenir un passeport marocain, en toute légalité.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Israël - Procès - Code de la nationalité

Aller plus loin

Une réalisatrice marocaine demande le retrait de son film d’un festival en Israël

La réalisatrice de « Sofia », Meryem Ben’mbarek vient de demander le retrait de son film de la sélection du festival israélien de Haïfa.

Les Israéliens toujours aussi nombreux à se rendre au Maroc

Sur les 12.8 millions de touristes qui visitent chaque année le Maroc, plus de 50.000 sont israéliens. La diaspora juive marocaine, résidant en Israël, représente une grande...

Ces articles devraient vous intéresser :

Des Marocains célèbrent la fin des accords de pêche avec l’Europe

Sur Facebook, de nombreux internautes marocains et des spécialistes des relations maroco-européennes affichent leur satisfaction après la décision de la Cour de justice annulant les accords de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Maroc.

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Naïma Samih : son fils en colère

Chems-Eddine Belkaid fils de la chanteuse marocaine défunte Naïma Samih, menace d’engager des poursuites judiciaires contre les organisateurs de concerts – hommage à sa mère sans son accord préalable.

Maroc : un magistrat sévèrement sanctionné

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire vient d’ordonner la révocation d’un juge exerçant dans un tribunal de première instance, condamné pour corruption. Le magistrat a été pris en flagrant délit, alors qu’il recevait la somme de 500 dirhams de la...

Litige en copropriété au Maroc : la justice donne raison au résident

La justice marocaine a débouté un syndic de propriétaires qui demandait d’enjoindre un résident à s’acquitter de la somme de 5 700 dirhams correspondant aux cotisations mensuelles.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

ADN au Maroc : vers un fichage incontrôlé ?

L’utilisation à des fin illégales des empreintes et des échantillons d’ADN des Marocains, prélevés dans le cadre des enquêtes criminelles, préoccupe des parlementaires qui ont interpelé le gouvernement à ce sujet.

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...