Un non-respect flagrant du confinement dans certains quartiers à Casablanca

22 mai 2020 - 21h30 - Maroc - Ecrit par : G.A

Certains quartiers de Casablanca brillent par un non-respect flagrant des règles établies par le ministère de la Santé pour contenir la propagation du coronavirus. Distanciation sociale foulée au pied, masque mal ou pas du tout porté, encombrement dans les marchés, tout est réuni pour faire exploser le taux de contamination.

Le relâchement de la population face aux règles et mesures de protection imposées, depuis mars dernier, suite à l’apparition du premier cas de coronavirus au Maroc, est à peine croyable. Dans les souks, femmes et hommes font leurs courses normalement sans se soucier de la règle de distanciation sociale. La vie suit son cours sans une quelconque crainte du coronavirus qui pourtant, fait des victimes dans cette ville. Dans un marché de la rue Goulmina, au quartier Bourgogne, on peut voir autour d’un marchand de légumes, cinq femmes, quasiment collées les unes aux autres, "à choisir leurs légumes et à prendre le temps de marchander tranquillement le prix. Et surtout à faire des commentaires sur la hausse des prix de certains fruits et légumes et sur le manque de pluie et la compromission de la saison agricole".

À la question sur le confinement et les règles de protection à observer, La vie Eco rapporte que "les réponses sont étonnantes, et vont de l’inconscience pure et simple du risque pris, à un grand fatalisme déroutant, passant par le stress, la fatigue et la lassitude induits par les contraintes du confinement et l’observance des règles de protection".

On y rencontre des femmes qui se contentent d’une écharpe ou d’un foulard à la place du masque. "L’essentiel, c’est de cacher son nez et sa bouche !", répond une femme, la soixantaine, qui porte un masque fait maison. "Pourquoi les autres masques, en tissu, fabriqués dans les usines ont quelque chose de spécial ? Ils sont justes emballés dans du plastique, c’est tout !". Et la promiscuité ? "On ne peut faire autrement ; c’est le marché. On ne peut l’avoir à soi seul pour faire ses courses ! Et en plus, on n’a pas le temps ; il faut acheter ce qu’il faut et rentrer faire la cuisine. C’est le Ramadan ; il y a des tonnes de choses à préparer !", lance-t-elle.

Dans ce souk, les usagers pensent qu’il vaut mieux s’habituer à vivre avec le coronavirus, qui, au regard de l’actualité, ne partira pas de si tôt. Ils pensent qu’il ne faut surtout pas s’arrêter de vivre en attendant. Le suivi régulier de la situation épidémiologique ainsi que les statistiques annoncées quotidiennement à la télévision ne semblent pas convaincre et n’ont visiblement aucun impact sur les résidents de ce quartier. Ils estiment que "tout cela est entre les mains d’Allah. Si l’on doit tomber malade, eh bien on le sera, malgré toutes ces précautions".

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Casablanca - Santé - Menaces - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : la prolifération des malades mentaux inquiète

Bon nombre de malades mentaux errent dans les rues marocaines suscitant inquiétudes et craintes. Préoccupée, la députée Hayat Laaraich, du parti de l’Union Socialiste des Forces Populaires, adresse une question écrite au ministère de la Solidarité et...

Les dattes algériennes dangereuses pour la santé ?

L’inquiétude enfle quant à la qualité des dattes algériennes importées au Maroc. Dr. Hassan Chtibi, président de l’Association de protection du consommateur, alerte sur les risques sanitaires liés à la consommation de ce produit prisé par les Marocains.

Intoxications alimentaires : le Maroc à l’épreuve de la restauration rapide

La députée Hanane Atarguine, du groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité (PAM), a demandé au ministre de l’Intérieur de prendre des mesures pour renforcer les contrôles dans les restaurants et établissements de restauration rapide afin...

Maroc : des substances toxiques dans les emballages alimentaires

Une récente étude a révélé la présence de substances chimiques per – et polyfluoroalkylées (PFAS) dans certains emballages alimentaires à usage unique au Maroc.

Pilules abortives : le Maroc face à un gros problème

Des associations de défense des droits des consommateurs dénoncent la promotion sur les réseaux sociaux de pilules abortives après l’interdiction de leur vente en pharmacie, estimant que cette pratique constitue une « atteinte grave à la vie » des...

Casablanca : des champs irrigués aux eaux usées

Les éléments de la Gendarmerie royale de la préfecture de Nouaceur relevant de la région de Casablanca-Settat ont procédé dimanche à la saisie des pompes à eaux illégalement installées par certains agriculteurs pour irriguer leurs terres agricoles avec...

Les Marocains de plus en plus obèses

Près de la moitié de la population marocaine (46 %) sera obèse d’ici 2035, selon les prévisions de la World Obesity Forum.

Tatouage au henné : attention danger

La fin du Ramadan et la période de l’Aïd, pour les jeunes filles, une période propice pour mettre du henné sur les mains. Si certaines mères acceptent que leurs filles appliquent le henné, d’autres préfèrent se passer de cette pratique pour préserver...

Samira Saïd : la retraite ?

La chanteuse marocaine Samira Saïd, dans une récente déclaration, a fait des confidences sur sa vie privée et professionnelle, révélant ne pas avoir peur de vieillir et avoir pensé à prendre sa retraite.

Ramadan et diabète : un mois sacré sous haute surveillance médicale

Le jeûne du Ramadan, pilier de l’islam, implique une abstinence de boire et de manger du lever au coucher du soleil. Si ce rite revêt une importance spirituelle majeure pour les fidèles, il n’en demeure pas moins une période à risque pour les personnes...