La France attend les saisonniers marocains

7 août 2020 - 07h30 - France - Ecrit par : G.A

La récolte des premières pommes a démarré dans le Tarn-et-Garonne avec un manque criard de saisonniers, tous bloqués au Maroc à cause du Covid-19.

La clémence du climat cette année a poussé les agriculteurs à commencer tôt la cueillette des pommes. Un travail de longue haleine, puisqu’il s’agit de ramasser à la main près de 220 000 tonnes de fruits d’août à fin novembre. Le Tarn-et-Garonne est le premier département français producteur de pommes. Il emploie à chaque saison, plusieurs milliers de travailleurs, pour la plupart des étrangers, Européens ou extra communautaires. En 2019 par exemple, «  23 000 contrats saisonniers ont été signés dans l’agriculture tarn-et-garonnaise, dont un peu plus de 8 000 avec des travailleurs français  », rapporte ladepeche.fr.

Mais cette année, la crise sanitaire mondiale rend un peu plus difficile la collaboration avec les saisonniers. « On a 1 200 travailleurs saisonniers confinés et bloqués au Maroc. Le pays a interdit les déplacements de et vers huit de ses villes, dont Casablanca d’où viennent ces saisonniers habitués à venir chez nous. Ils sont en règle, mais c’est le Maroc qui ne les laisse pas sortir. Ici, la préfecture a donné son feu vert », explique l’élu de la chambre d’agriculture de Tarn-et-Garonne. Les agriculteurs se demandent comment s’en sortir.« Sans eux, on ne peut rien faire. Au plus fort de la cueillette, les deux tiers des travailleurs sont des étrangers », indique un producteur.

Face au manque de main-d’œuvre, un espace des saisonniers a vu le jour cette année à la chambre d’agriculture, mais le vide est toujours grand. Les autorités appellent à la rescousse les hommes et femmes qui ont perdu leur emploi à cause de la pandémie. Pour drainer plus de monde, il a été mis en place, un dispositif tarn-et-garonnais qui permet « aux saisonniers de ne pas perdre le bénéfice du RSA lorsqu’ils travaillent dans les champs. Ils sont 6 000 bénéficiaires dans le département », indique le journal.

Selon la même source, les arboriculteurs travaillent dans le strict respect des mesures préventives prises pour lutter contre le coronavirus : distances, port du masque, gel hydroalcoolique, nettoyage des hébergements. «  L’Agence régionale de la santé a même proposé de se rendre sur les vergers pour tester gratuitement les cueilleurs de pommes  ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Agriculture - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Aller plus loin

L’Italie va recruter des ouvriers agricoles marocains

L’Italie veut recruter des ouvriers agricoles de diverses nationalités, dont les Marocains. Les demandes d’inscription sont reçues en ligne sur le site web du ministère de...

Les agriculteurs français en quête de saisonniers marocains

Alors que la récolte s’annonce bonne, les agriculteurs français sont à la recherche de saisonniers marocains en ces temps difficiles de Covid-19. Christiane Lambert, présidente...

Les saisonniers marocains de retour en France

La France a accueilli mardi, dans le strict respect du protocole sanitaire, 260 travailleurs saisonniers marocains dont 90 seront convoyés dans les Bouches-du-Rhône. Ils y...

Des vols spéciaux pour transporter des saisonniers marocains en Corse

Les agriculteurs corses ont financé le déplacement de 900 saisonniers marocains pour les aider à sauver les récoltes de clémentines. Cinq vols sont prévus pour convoyer ces...

Ces articles devraient vous intéresser :

Avocat : Le Maroc inonde l’Europe

Le Maroc continue d’inonder le marché européen de ses avocats. Entre octobre et décembre 2024, le royaume a exporté pas moins de 42 000 tonnes de ce produit vers l’UE. Des chiffres qui risquent de grimper d’ici à avril.

Maroc : ces investisseurs étrangers piégés

Au Maroc, plusieurs investisseurs étrangers ont engagé des ressources importantes dans certains secteurs comme l’agriculture, l’immobilier, la restauration, sans une étude préalable. Conséquence, ils ont enregistré des pertes colossales du fait de la...

Maroc : colère des gérants de salles de fêtes

Après l’impact de la pandémie de Covid-19 sur leurs activités, les propriétaires et gérants de salles de fêtes disent faire face aujourd’hui à une concurrence déloyale insupportable de certains individus proposant des salles informelles et des villas...

Maroc : la pastèque sacrifiée pour préserver l’eau ?

Des associations locales de la province d’Al Haouz ont sollicité Rachid Benchikhi, le gouverneur de la province, pour qu’il interdise la culture de pastèques et de melons.

Intermarché bannit la fraise marocaine

Afin de valoriser des produits de saison et du terroir français, le groupement Les Mousquetaires, qui chapeaute les enseignes Intermarché et Netto, a pris une décision radicale : bannir les fraises et les cerises de ses étals durant les mois de...

Maroc : appels à interdire la culture de la pastèque

Au Maroc, les défenseurs de l’environnement appellent à l’interdiction totale de la culture de la pastèque, très gourmande en eau.

L’avocat : l’or vert qui assoiffe le Maroc

La culture de l’avocat nécessite une importante quantité d’eau. Au Maroc, des voix s’élèvent pour appeler à l’interdiction de cette culture, en cette période de sécheresse sévère et de stress hydrique.

Alerte au miel « aphrodisiaque » en vente au Maroc

Du « miel aphrodisiaque » ou du « miel de virilité » inonde le marché marocain et inquiète le Syndicat des professionnels de l’apiculture au Maroc.

Pastèques : le Maroc perd du terrain sur le marché européen

Au premier semestre 2024, les exportations marocaines de pastèques vers l’Europe ont baissé de 50,31 % par à la même période de l’année dernière.

Des Marocains réduits à l’esclavage dans le Lot-et-Garonne

Vingt travailleurs marocains ont été exploités dans des conditions indignes par une agricultrice du Lot-et-Garonne. Attirés par la promesse d’un contrat de travail et d’une vie meilleure, ils ont déboursé 10 000 euros chacun pour rejoindre la France.