
France : des rues portant le nom de soldats africains
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La proposition d’une association de rebaptiser certaines rues et installations publiques de la ville d’Agadir en hommage à des personnalités juives marocaines passe mal.
Dans une lettre datée du 21 mai 2025 adressée à Aziz Akhannouch, président du conseil municipal d’Agadir, par ailleurs chef du gouvernement marocain, Abdallah Al-Faryadi, président de l’Institut marocain des droits de l’homme (MIHR) propose de renommer certaines rues et installations publiques de la ville en hommage à des personnalités juives marocaines. L’association suggère de renommer la rue Allal Al-Fassi en « rue Simon Levy », en hommage au défunt militant politique et économique, la rue Abderrahim Bouabid en « rue Khalifa Ben Malka », en l’honneur d’un rabbin éminent de l’histoire d’Agadir.
Le MIHR suggère aussi de baptiser le Musée de la Reconstruction du nom d’Orna Baziz, survivante du séisme de 1960 et autrice d’un témoignage majeur sur la catastrophe, ainsi que d’attribuer le nom de l’artiste Neta Elkayam au complexe culturel du quartier Dakhla. Pour convaincre de la pertinence de ces propositions, l’association met en avant le préambule de la Constitution marocaine, qui reconnaît l’héritage hébraïque comme partie intégrante de l’identité nationale. Selon elle, l’absence de références aux figures juives marocaines dans les noms des lieux publics représente une lacune dans la représentation de ce riche patrimoine culturel et religieux.
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Pour l’association, il est important de refléter la diversité historique de la ville d’Agadir à travers ces dénominations symboliques. « Nous constatons qu’à ce jour, Agadir ne dispose d’aucun établissement public portant le nom d’une personnalité juive marocaine, malgré l’importance historique de cette composante au sein du tissu local », a soutenu l’institut dans sa lettre. Mais ses propositions sont loin de faire l’unanimité. Sur la toile, bon nombre d’internautes expriment leur indignation.
« Pourquoi s’attaque-t-on aux symboles de la résistance marocaine contre la colonisation et à un symbole de l’Intifada (soulèvement des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza contre israélienne, NDLR) ? », fulmine de colère un internaute sur les réseaux sociaux. Dans un post sur sa page Facebook, Salima Belemkaddem, présidente du Mouvement marocain pour l’environnement 2050, a qualifié cette lettre d’« appel public au sionisme de la part d’une institution marocaine ».
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Sur le même réseau social, Adel Tchikitou, président de la Ligue marocaine des droits de l’homme, a fait savoir que l’initiateur de cette démarche, est l’un des visages les plus visibles de la normalisation avec Israël.
Les internautes marocains affichent certes leur opposition à cette démarche, mais ils assurent qu’ils n’ont rien contre l’initiative de rebaptiser des lieux de noms de personnalités juives. Ils ne souhaitent simplement pas que cela se fasse aux dépens des symboles de la Nation.
Pour l’heure, la commune d’Agadir ne s’est pas encore prononcée sur le sujet. Elle ne l’a pas non plus inscrit à l’ordre du jour des sessions du conseil.
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