L’Espagne n’a pas reçu de GNL en provenance d’Algérie en juillet et août. Les derniers méthaniers arrivés de ce pays remontent à juin, selon les données du gestionnaire du système. Depuis plus deux mois, l’Espagne s’approvisionne en GNL via les États-Unis et la Russie, l’Algérie se contentant d’envoyer uniquement du gaz naturel via le Medgaz.
Cet arrêt subi des expéditions algériennes de GNL coïncide avec le début de la crise diplomatique avec l’Espagne après la décision de Pedro Sanchez de soutenir le plan marocain d’autonomie du Sahara. Après ce changement de position de l’Espagne en mars, l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Madrid et suspendu en juin le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne, mettant fin de fait aux échanges commerciaux entre les deux pays.
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Fin avril, le ministère algérien de l’Énergie a menacé l’Espagne de rompre son contrat gazier si elle fournissait du gaz au Maroc. « Tout envoi de gaz naturel algérien à l’Espagne, dont la destination n’est pas celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels », a-t-il indiqué dans un communiqué. Deux mois plus tard, l’Espagne envoyait pour la première fois du gaz (GNL regazéifié) au Maroc via le gazoduc Maghreb-Europe en sens inverse.
Ce n’est pas la première fois que l’Algérie a cessé d’envoyer du GNL à l’Espagne. Elle l’a déjà fait en janvier et février. De janvier à août, l’Algérie a fourni 4 478 gigawattheures (GWh) de GNL à l’Espagne, contre 13 465 l’année précédente, ce qui équivaut à moins d’un navire par mois. Dans les prochains mois, l’Algérie prévoit de renforcer ses contrats gaziers avec l’Italie et la France au détriment de l’Espagne qui a besoin de ce partenaire essentiel pour faire face à la crise énergétique actuelle.