« Le dernier rapport de la Banque mondiale (BM) sur la situation économique de l’Algérie publié le 22 décembre dernier aurait très bien pu passer inaperçu », mais « a produit un emballement médiatico-diplomatico-politique », fait remarquer l’hebdomadaire panafricain, soulignant que l’agence de presse officielle algérienne (APS) a, dans deux dépêches, accusé la banque mondiale de « sortir de son cadre institutionnel » et dénoncé « un complot visant à nuire à la stabilité du pays » à travers « ce genre de rapports négatifs et nuisibles, fondés sur des indicateurs et des arguments non sourcés. Elle a également dans son viseur le vice-président de la banque mondiale en charge de la région MENA, Ferid Belhaj, rédacteur de ce rapport, qu’elle considère comme « un ami proche de nombreux ministres marocains ».
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Jeune Afrique note que l’APS n’a fourni aucun fait précis ni document pour appuyer ses allégations, lesquelles ont déclenché « une passe d’armes entre l’institution multilatérale et Alger ». Ce « coup de sang (du régime algérien) doit être lu à la lumière de l’escalade des tensions, observée ces derniers mois, entre l’Algérie et le Maroc », estime l’hebdomadaire panafricain. « Plus que le fond du rapport, il semble que le contexte de tensions diplomatiques entre Alger et Rabat ainsi que la fébrilité d’un pouvoir algérien soumis à une situation socio-économique tendue aient joué à plein, dans le déclenchement de cette crise de nerfs », observe-t-on.
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« Face à des difficultés internes, Alger a tendance à agiter la menace de l’ennemi extérieur marocain pour garder le contrôle. Un réflexe bien difficile à corriger. […] Ni l’APS, ni les relations entre l’Algérie et la Banque mondiale ne sortent gagnantes de cet épisode », conclut le magazine.