En liberté provisoire, Al Ablaq avait été poursuivi pour « s’être adressé au roi Mohammed VI sur un ton offensant, en comparant sa richesse personnelle à la pauvreté au Maroc », se demandant si sa fortune est le résultat du « pillage » des Marocains. Le tribunal de première instance d’Al Hoceima devrait le condamner lundi prochain à une peine pouvant aller jusqu’à quatre ans de prison, fait savoir EFE.
« C’est une violation flagrante de la liberté d’expression. Il n’y a pas de droit plus fondamental que le droit de critiquer ceux qui détiennent le pouvoir, même s’il s’agit d’un monarque », indique dans une note, Eric Goldstein, directeur adjoint de HRW pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Et d’ajouter : « Le Maroc devrait cesser de poursuivre des critiques comme Al Ablaq sur la base de ce qui, en fait, est un crime de lèse-majesté ».
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Al Ablaq, 35 ans, était l’un des principaux militants du mouvement Hirak du Rif. Le militant a été condamné à cinq ans de prison en juin 2017 pour « diffamation » et « usurpation du titre de journaliste », après certaines publications sur ses réseaux sociaux, en soutien aux soulèvements populaires dans la ville d’Al Hoceima. En 2020, il obtient une grâce royale et a été libéré après avoir fait plusieurs grèves de la faim en prison.
En tout, plus de 800 militants du Rif ont été jugés pour leur participation à ces manifestations qui ont duré près d’un an et plus de 400 d’entre eux ont été condamnés à différentes peines de prison. Presque tous ont fini de purger leur peine ou ont été graciés par le roi Mohammed VI. Mais les principaux leaders de ce mouvement sont toujours en détention.