L’Espagne avait utilisé des gaz toxiques pour combattre les populations du Rif qui s’étaient opposées à l’incursion colonialiste dans la région, après la bataille d’Anoual en 1921, au cours de laquelle des milliers de soldats espagnols avaient été tués par les combattants du leader rifain Abdelkrim El Khattabi.
Saâdedine El Othmani s’est dit convaincu que l’Espagne acceptera d’ouvrir un dialogue serein et responsable et a affirmé que le colonisateur est l’unique responsable de ce qui est arrivé. "Le dialogue autour de ce dossier se fera loin de tout conflit ou considération politique" assure Saâdedine El Othmani.
Cette sortie du ministre fait suite aux récentes déclarations du ministre espagnol de l’Intérieur, Jorge Fernández Díaz, qui a fait savoir la semaine dernière que l’Espagne allait placer des gardes sur les Îles Jaâfarines.
Jorge Fernández Díaz, en visite au Maroc il y a quelques jours, avait déclaré lors d’une visite du site de la bataille d’Anoual, que la mort des soldats espagnols était inacceptable, tout en évitant de parler des victimes des raids menés par l’Espagne dans le Rif, ni de l’utilisation d’armes chimiques dans la région.
80 ans plus tard, les effets se font encore ressentir dans le Rif. D’après un médecin allemand, ces gaz toxiques seraient à l’origine des cancers de la gorge, du nez et des bronches, très fréquents dans les régions de Temsamen et de Nador.
C’est la première fois que le Maroc demande officiellement à l’Espagne d’ouvrir le dossier des armes chimiques utilisées par l’Espagne dans le Rif. Le débat, souvent relancé par la société civile dans le nord du Maroc, risque de rapidement envenimer les relations maroco-espagnoles.