La justice espagnole vient d’ordonner la restitution à Salh El Karib, le propriétaire d’une téléboutiqueà Ripoll qu’auraient fréquenté les auteurs des attentats de Barcelone, des 15 000 euros et des ordinateurs saisis par la police lors de son arrestation. Le jeune homme a été libéré, sans procès ni condamnation, après avoir passé plus de quatre années en prison.
Salh El Karib avait été arrêté en tant que présumé complice des attentats de Barcelone. Après quatre ans et demi en détention, où il a subi toute l’enquête policière et judiciaire, il n’a jamais été appelé au banc des accusés et n’a pas été condamné, fait savoir El Confidencial. L’Audience nationale a finalement décidé de le libérer et de lui restituer « les 15 000 euros saisis dans le stand Ripoll qu’il tenait » ainsi que les effets récupérés dans l’entreprise et à son domicile où il avait été arrêté en présence de sa femme et de ses enfants.
Les 15 000 euros saisis étaient en coupures de 29 billets de 500 euros et cinq de 100. Quant aux objets saisis, il s’agissait de deux téléphones portables, d’une tablette, des reçus, des cartes prépayées, de deux cartes de crédit, d’un billet de train Lyon-Barcelone, d’un chèque de 50 euros, d’une carte mémoire, etc. Salh El Karib a été tenu au secret pendant la durée maximale de cinq jours prévue par la loi antiterroriste. Il n’avait jamais été arrêté auparavant.
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Selon les premiers éléments de l’enquête, le jeune homme aurait fourni des moyens logistiques aux djihadistes pour qu’ils se rendent au Maroc et en Belgique avant les attentats. Les enquêteurs ont pu démontrer que l’entreprise de Salh El Karib achetait des billets de voyage aux auteurs de ces actes terroristes, en échange d’une commission, mais n’était pas membre du réseau criminel et n’était pas au courant de leurs projets terroristes.
Dans sa décision du 27 décembre, l’Audience nationale a demandé à Salh El Karib de donner un numéro de compte sur lequel le montant saisi sera déposé. Mais de sources proches de l’intéressé, ce dernier n’aurait pas de compte bancaire. Le jeune homme d’origine marocaine se remet difficilement de cette mésaventure. Grâce à l’aide de certains compatriotes qui lui prêté 10 000 euros, il a pu rouvrir son commerce, sans matériel et sans la confiance des compagnies de téléphonie. Il attend que les objets saisis lui soient effectivement restitués pour prendre un nouveau départ.