Ce rôle joué par les binationaux de divers horizons dans le parcours historique des Lions de l’Atlas qui ont atteint les demi-finales du Mondial, a permis de déconstruire le concept de « frontières » et de révéler que les binationaux sont de véritables ambassadeurs de leurs pays d’origine, analyse pour Monitor de Oriente, Salima Bouyarden, spécialiste de la mondialisation, de l’islam et de l’identité.
Le sélectionneur national marocain, Walid Regragui, a su mette en relief cette diversité de l’équipe. « Ils parlent néerlandais, français, italien ou espagnol. Mais au final, tout le monde a un cœur marocain », a-t-il déclaré à propos de ses joueurs dont Hakim Ziyech, Noussair Mazraoui, Sofyan Amrabat et Zakaria Aboukhlal sont nés aux Pays-Bas. « Ils ont été formés là-bas et ça se voit. Ce sont des joueurs créatifs qui pensent d’une certaine façon ».
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L’hommage rendu aux mères des joueurs sur le terrain après les matchs est aussi à saluer. Le fait d’honorer ces femmes sur la plus grande scène du football est aussi un signe de respect dans la différence, n’en déplaisent aux xénophobes, racistes et militants de l’extrême droite, relève-t-on.
À la réalité, la double nationalité de certains joueurs n’a pas été un obstacle pour l’équipe nationale marocaine. Au contraire, avec leur participation au Mondial, les binationaux marocains ont rétabli le rôle et l’effet de la double nationalité. « Les Marocains n’ont peut-être pas gagné le tournoi, mais ils ont gagné nos cœurs, marqué l’histoire et conquis le monde », a conclu Salima Bouyarden.