Après leur arrivée en masse en mai dernier, beaucoup de mineurs sont retournés volontairement au Maroc, tandis qu’une soixantaine ont été rapatriés par les autorités espagnoles avant la suspension de l’opération par la justice espagnole. Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme qui avaient dénoncé le caractère illégal de ces retours, assurent que la pratique se poursuit.
« Le gouvernement continue de rapatrier des migrants, y compris des mineurs, en violation des procédures et textes en vigueur », dénonce Francesca Fusaro, une militante de No Name Kitchen. Cette organisation a enregistré au moins six expulsions de mineurs entre octobre et décembre. Estimés à plus de 700 en septembre dernier, les mineurs pris en charge dans les centres ne dépassent pas plus de 370 en janvier, fait savoir El Pais.
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Beaucoup d’autres mineurs préfèrent errer dans les rues de la ville autonome, à guetter la première occasion pour rejoindre la péninsule. « Chaque nuit, ils essaient de monter sous les camions ou les moteurs des ferries ou d’embarquer sur des bateaux de fortune », explique Fusaro. Selon les dernières données publiées par le ministère espagnol de l’Intérieur, à la date du 28 décembre 2021, 41 632 migrants sont arrivés en Espagne de manière irrégulière, soit 0,4 % de plus qu’en 2020.
La fermeture des postes frontaliers terrestres depuis mars 2020 a par ailleurs poussé de nombreux jeunes désespérés à engager une procédure de demande d’asile, leur permettant de se rendre à Ceuta ou Melilla, puis à la péninsule pour chercher du travail et se construire un meilleur avenir. Selon les dernières données, l’Espagne a enregistré, à fin novembre, 6 123 demandes d’asile de Marocains (3 078 à Ceuta et 2 985 à Melilla) contre 1 110 en 2020.