Ceuta : à quand le retour de tous les mineurs marocains ?

16 janvier 2022 - 14h00 - Espagne - Ecrit par : P. A

Des milliers de migrants mineurs sont entrés à Ceuta en mai dernier, provoquant une crise migratoire inédite. Aujourd’hui, ils sont encore plus de 370 enfants et adolescents marocains à séjourner dans les centres de mineurs ou à errer dans les rues de la ville autonome.

Après leur arrivée en masse en mai dernier, beaucoup de mineurs sont retournés volontairement au Maroc, tandis qu’une soixantaine ont été rapatriés par les autorités espagnoles avant la suspension de l’opération par la justice espagnole. Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme qui avaient dénoncé le caractère illégal de ces retours, assurent que la pratique se poursuit.

« Le gouvernement continue de rapatrier des migrants, y compris des mineurs, en violation des procédures et textes en vigueur », dénonce Francesca Fusaro, une militante de No Name Kitchen. Cette organisation a enregistré au moins six expulsions de mineurs entre octobre et décembre. Estimés à plus de 700 en septembre dernier, les mineurs pris en charge dans les centres ne dépassent pas plus de 370 en janvier, fait savoir El Pais.

À lire : Presque la totalité des mineurs marocains à Sebta refuse de rentrer au Maroc

Beaucoup d’autres mineurs préfèrent errer dans les rues de la ville autonome, à guetter la première occasion pour rejoindre la péninsule. « Chaque nuit, ils essaient de monter sous les camions ou les moteurs des ferries ou d’embarquer sur des bateaux de fortune », explique Fusaro. Selon les dernières données publiées par le ministère espagnol de l’Intérieur, à la date du 28 décembre 2021, 41 632 migrants sont arrivés en Espagne de manière irrégulière, soit 0,4 % de plus qu’en 2020.

La fermeture des postes frontaliers terrestres depuis mars 2020 a par ailleurs poussé de nombreux jeunes désespérés à engager une procédure de demande d’asile, leur permettant de se rendre à Ceuta ou Melilla, puis à la péninsule pour chercher du travail et se construire un meilleur avenir. Selon les dernières données, l’Espagne a enregistré, à fin novembre, 6 123 demandes d’asile de Marocains (3 078 à Ceuta et 2 985 à Melilla) contre 1 110 en 2020.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - Espagne - Ceuta (Sebta) - Rapatriement

Aller plus loin

Sebta va allouer 5,5 millions d’euros pour la prise en charge des mineurs marocains

Les autorités de Sebta ont décidé lundi d’allouer 5,5 millions d’euros pour la prise en charge des 302 mineurs marocains arrivés dans la ville en mai 2021, et qui séjournent...

Le Maroc ne joue pas le jeu du retour des mineurs en Espagne

Le Maroc n’a envoyé que les dossiers de 75 mineurs sur les 1 300 qui sont arrivés à Ceuta en mai dernier. Il revient au gouvernement espagnol de décider d’engager ou non la...

Des mineurs rapatriés au Maroc reviennent à Ceuta

Quatre mineurs marocains seraient revenus à Ceuta alors qu’ils avaient été déjà rapatriés au Maroc et remis à leurs familles. La police est actuellement à leur recherche.

Espagne : le Médiateur va étudier le cas des mineurs rapatriés au Maroc

Le Médiateur, Ángel Gabilondo, a déclaré mardi qu’il va se pencher prochainement sur le cas des 57 mineurs rapatriés « illégalement » de Ceuta au Maroc en août dernier.

Ces articles devraient vous intéresser :

Ouverture exceptionnelle de la frontière entre le Maroc et l’Algérie

La frontière entre l’Algérie et le Maroc a été exceptionnellement ouverte cette semaine pour permettre de rapatrier le corps d’un jeune migrant marocain de 28 ans, décédé par noyade en Algérie.

Les Marocains parmi les plus expulsés d’Europe

Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».

Un réseau familial marocain démantelé dans le Lot-et-Garonne

Les gendarmes de la Brigade de recherches de Bouliac ont démantelé un réseau d’exploitation d’ouvriers agricoles. Six personnes ont été mises en examen jeudi 12 décembre, dont un couple de Marocains placé en détention provisoire.