« Aujourd’hui, je suis heureux, bien plus que lorsque j’étais à Ceuta il y a un an », confie Mohamed C. à Cadena Ser. Il est l’un des jeunes migrants marocains qui sont entrés en masse à Sebta les 17, 18 et 19 mai dernier, provoquant une crise migratoire inédite. Ce jeune originaire de Fnideq, alors âgé de 14 ans, raconte sa mésaventure. « C’était très dangereux, c’était très dur. Quand je m’en souviens, je me mets à pleurer. J’ai passé trois jours à dormir dans la rue… », déclare-t-il.
Le lendemain de son arrivée, la Croix-Rouge l’a conduit dans les entrepôts de Tarajal, où il a passé une semaine à « dormir par terre », puis a été emmené dans un centre sportif où il a passé plusieurs mois avant d’être transféré au Centre de La Esperanza. Il a été scolarisé en octobre à Sebta à l’institut Siete Colinas et depuis le 25 mars dernier, vit dans un centre de mineurs dans la péninsule.
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Mohamed soufflera ses 16 bougies en juillet prochain. Il rêve de devenir « policier ou médecin ». Il a gardé le contact avec d’autres mineurs qui ont été aussi transférés de Sebta à Madrid, Murcie ou le Pays-Basque. Il communique aussi tous les jours avec ses parents, assure-t-il. « Ma famille me manque, mais je sais que ça ira mieux pour moi ici et je pourrai les aider, notamment ma petite sœur qui est malade », affirme-t-il.
« Personne ne veut rester à Ceuta. Tout le monde veut partir dans la péninsule pour gagner sa vie », assure Mohamed, soulignant que 318 mineurs continuent d’être sous la tutelle de Sebta, selon des sources officielles, que plusieurs autres continuent d’errer dans les rues de la ville autonome, près du port, guettant la moindre occasion pour rejoindre la péninsule, et que 55 autres ont été « illégalement » expulsés vers le Maroc, en violation des droits des enfants.