L’appel du CFCM aux mosquées de France
Le Conseil français du culte musulman (CFCM), présidé par Mohammed Moussaoui, "appelle les mosquées de France à ne pas s’ouvrir aux cérémonies religieuses avant le 3 juin 2020".
Une guerre de leadership sape les relations entre le Conseil français du culte musulman (CFCM) et la Grande Mosquée de Paris (GMP). L’initiative du 2 novembre à la Grande Mosquée de Paris, organisée hors du cadre de l’instance représentative du culte musulman, a exacerbé les tensions entre les deux instances appelées pourtant à défendre les intérêts de la communauté musulmane de France.
Le lundi 2 novembre, plusieurs fédérations musulmanes ont signé une déclaration, pour dénoncer fermement les attaques visant la France face à la vague de colère qui traverse des pays musulmans, principalement autour de la position d’Emmanuel Macron sur les caricatures. Cette initiative qui se veut un soutien moral, affirmé auprès de l’État deux jours après la diffusion de l’interview du président français sur Al Jazeera n’a pas associé le Conseil français du culte musulman (CFCM), souligne saphirnews.com.
En réalité, cette initiative qui cache d’après le média, « les dissensions qui traversent à nouveau le Conseil français du culte musulman (CFCM) ces dernières semaines », a connu d’autres absents, à savoir, celle du Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) et la Confédération islamique Milli Gorus (CIMG), ainsi que Musulmans de France (MF). En coulisses, ces trois fédérations ont affirmé ne pas avoir été invitées à se joindre à l’initiative, car trop « islamistes » pour les uns, trop « turques » pour les autres.
Cependant, plus remarquable encore aura été l’absence de Mohammed Moussaoui, l’actuel dirigeant du CFCM qui préside l’Union des mosquées de France (UMF) et dont l’activisme contre le radicalisme n’est plus à démontrer. Pourtant, le recteur du GMP, Chems-Eddine Hafiz a indiqué avoir « personnellement » contacté Mohammed Moussaoui à rejoindre le collectif, sans retour, déplorant son absence mais, réfutant néanmoins devant la presse l’idée d’une « scission » au sein du CFCM, indiquant que cette démarche n’entre « pas en concurrence » avec celles qui pourraient émaner de l’instance dont il est le vice-président, rapporte la même source.
De l’avis de Mohammed Moussaoui, il s’agit bel et bien d’une « dynamique née » face au CFCM qu’il faut « enterrer » comme cadre à partir duquel des actions concourant à la lutte contre la radicalisation et à une meilleure structuration du culte musulman en France peuvent être menées. Moussaoui qui admet avoir été contacté par sms vendredi 30 octobre « en sa qualité de président de l’UMF et non du CFCM » pour l’informer de la démarche, affirme ne pas avoir reçu copie du document. Par ailleurs, Mohammed Moussaoui juge l’initiative de la GMP « incompréhensible » car, d’après lui, elle vient « rompre cette dynamique » suscitée par deux initiatives récentes préalables, notamment « deux réunions de travail dédiées à la formation des cadres religieux et la prévention de la radicalisation samedi 31 octobre et dimanche 1ᵉʳ novembre », ce qui « n’est pas un service à rendre à l’islam de France », estime-t-il.
Le président du CFCM regrette aussi une initiative « non posée dans le cadre des réunions du CFCM » qui ne vise qu’à « diviser les initiatives » dans la mesure où « nous nourrissons tous les mêmes objectifs ». Autant de faits qui prouvent qu’il s’agit d’une guerre de leadership. En effet, l’émergence du CFCM en 2003 a compromis la position de « seule interlocutrice de l’État » dont pouvait se targuer la Grande Mosquée de Paris depuis fort longtemps. Et Chems-Eddine Hafiz qui depuis janvier dernier, a pris la direction de la GMP multiplie les initiatives, étalant un grand activisme pour réaffirmer son leadership sur la scène de l’islamde France et apparaître comme le chef de file musulman le plus crédible dans la lutte contre l’islamisme radical, fait observer la même source.
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