"C’est de cette région que provient aujourd’hui la menace terroriste qui pèse sur le royaume et sur les pays voisins. Cela s’explique par les troubles aussi bien politiques que socio-économiques que connaît la zone. Il s’agit d’une vaste région où la surveillance sécuritaire n’est pas évidente. Après leurs chutes respectives en Afghanistan et en Syrie, les deux principales organisations terroristes, à savoir Al-Qaïda et Daech, ont trouvé dans le Sahel un terrain fertile. Depuis, plusieurs organisations y sont actives : certaines sont affiliées à AQMI [Al-Qaïda au Maghreb islamique], d’autres à Al-Qaïda", a-t-il expliqué dans une interview accordée à Jeune Afrique.
Le patron du FBI marocain fait également savoir qu’il y a aussi l’État islamique dans le grand Sahara (EI-GS), dirigé par Adnane Abou Walid al-Sahraoui, un natif de Laâyoune et ancien membre actif du Front Polisario. Il a rappelé que celui-ci a, entre 2016 jusqu’en 2020, revendiqué plusieurs opérations terroristes dans la région. "La région du Sahel est en train de devenir un épicentre des organisations terroristes", a-t-il fait remarquer.
"Face à la dangerosité de ces organisations, la coopération sécuritaire régionale est une condition sine qua none pour anéantir la menace. Or, et nous le regrettons, il n’y a aucune coopération avec notre voisin de l’Est, l’Algérie", a déploré Haboub Cherkaoui, notant qu’il s’agit d’un danger, mais aussi d’un frein, pour tous les efforts consentis par les pays de la région et les autres puissances mondiales pour lutter contre ce phénomène.
Le Sahel ne représente pas la seule menace terroriste qui plane sur le Maroc. "Outre la région du Sahel, le retour des combattants terroristes marocains constitue l’un des plus grands défis pour le BCIJ et le royaume", a indiqué le patron du BCIJ, rappelant que 1 654 Marocains ont rejoint les rangs de l’organisation terroriste de l’État islamique depuis son émergence en 2014.