Répondant à une question écrite adressée par la députée du Groupe Haraki, Fadoua El Hayani, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a affirmé que les chiens errants représentent une menace majeure pour la santé publique, étant à la fois la principale source et le principal vecteur de maladies graves telles que la rage. La responsabilité de leur gestion incombe principalement aux conseils communaux et à leurs dirigeants, qui ont pour mission de mettre en œuvre des mesures de prévention et de protection de la santé collective, a-t-il précisé, avant d’évoquer le soutien que son département apporte aux collectivités territoriales, en vue de renforcer leurs capacités opérationnelles.
À lire :Maroc et chiens errants : la polémique enfle
« Au cours des cinq dernières années, un montant total de 80 millions de dirhams a été mobilisé pour l’acquisition de véhicules et d’équipements dédiés à la collecte, à la surveillance et à la gestion des animaux errants », a dévoilé Laftit. Autre action phare : la signature en 2019 d’une convention-cadre de partenariat et de coopération réunissant plusieurs acteurs clés, notamment le ministère de l’Intérieur via la Direction générale des collectivités territoriales, le ministère de la Santé et de la Protection sociale, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), ainsi que l’Instance nationale des vétérinaires. À en croire le ministre, cette démarche a permis le renforcement de la synergie entre ces institutions qui ont mis en place une approche intégrée reposant sur des méthodes scientifiques éprouvées, dont l’efficacité a été démontrée dans plusieurs pays.
À lire : Le Maroc accusé d’exterminer des millions de chiens errants
« Cette approche à deux volets permettra de réduire progressivement les populations d’animaux errants », a assuré Laftit. Son département déploie également un programme ambitieux visant à établir 130 bureaux collectifs de protection de la santé, en partenariat étroit avec les collectivités territoriales, dans le cadre de son plan d’action décennal (2019-2025). Il vise à pallier le déficit d’infrastructures dans les zones dépourvues de telles structures. Destiné à couvrir 1 244 communes réparties dans 53 régions, ce programme mobilise une enveloppe budgétaire de 1 040 millions de dirhams. Il mobilise également une équipe pluridisciplinaire composée de 260 vétérinaires, 260 médecins, 260 techniciens en protection de la santé, ainsi que de 130 vétérinaires spécifiquement chargés de la gestion des refuges pour animaux.
À lire :Maroc : faut-il abattre les chiens errants ?
Selon le ministre, un projet de décret relatif à la loi n° 56.12, visant la protection contre les dangers canins, est en cours d’élaboration. Il intègre une approche respectueuse des animaux. De plus, le ministère alloue annuellement 40 millions de dirhams à l’Institut Pasteur, pour l’achat de vaccins et sérums distribués dans 565 centres, complétant le budget des collectivités qui dépensent également pour ces produits.