France : mise en examen de huit trafiquants impliqués dans l’importation du cannabis marocain
Un juge d’instruction français a mis en examen huit présumés trafiquants appartenant à un réseau de trafic de cannabis marocain.
L’huile de chanvre et autres produits cosmétiques à base de cannabis, auparavant rares, gagnent aujourd’hui du terrain au Maroc. Toutefois, les points d’ombre juridiques sur la production du cannabis, ralentissent toute possibilité de développement.
Le vote favorable du royaume pour la suspension du cannabis de la liste des stupéfiants à risque de l’ONU, début décembre et la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, un État considéré comme le pionnier mondial du cannabis thérapeutique, constituent un tournant mémorial pour le Maroc dans le domaine du cannabis et vont certainement peser sur ce secteur pas du tout toléré par les autorités. Mais avant ce vote du Maroc, des produits nouveaux dont des huiles, des shampooings et des savons à base de cannabis ont fait leur apparition sur le marché marocain, et rencontrent un grand succès.
Le plus vendu de tous ces produits est bien l’huile de chanvre souvent appelée " huile de cannabis " connue pour ses vertus hydratantes, émollientes, anti-âge et nourrissantes pour la peau et les cheveux, vendue à environ 100 DH les 50 ml ici, et là, à 150 DH les 15 ml. Mais, cette huile est importée de l’étranger, a indiqué à H24info, un homme commercialisant l’huile de chanvre, joint au téléphone. " Nous nous fournissons auprès d’une société qui importe cette huile. Mais non, nous ne nous fournissons pas localement, car nous ne sommes pas sûrs que cela soit légal ", a-t-il souligné.
Contrairement à lui, Hassan, commerçant à Al Hoceima, " se fournit directement auprès des cultivateurs de cannabis, qui broient eux-mêmes les graines de chanvre". Mais " ils ne produisent qu’occasionnellement ou sur demande", a-t-il expliqué. Cependant, il existe des blocages et un manque de transparence qui s’expliquent par le flou juridique entourant ces produits. Ainsi, tant " que la loi n’est pas claire, nous ne pouvons pas prendre de risque ", a ajouté Hassan, soulignant qu’il faut que " les autorités marocaines anticipent et revoient la législation, car il ne suffit pas d’aller voter à l’ONU, mais on doit être capable d’agir sur le terrain".
Par ailleurs, la question du cannabis revient à chaque campagne électorale. Cependant, rien n’a été décidé, depuis la présentation du projet de loi de 2015 visant à " légaliser le cannabis ". Reste à savoir si le débat reviendra lors des prochaines élections.
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