Drôme : un agriculteur se bat pour empêcher l’expulsion de son ouvrier marocain

18 mai 2021 - 14h00 - France - Ecrit par : S.A

Un maraîcher de Vaunaveys-la-Rochette (Drôme) a lancé un appel au préfet de la Drôme ainsi qu’à la députée LREM de sa circonscription Célia de Lavergne pour garder son « meilleur ouvrier », un jeune marocain menacé d’expulsion.

Abdel Allaoui, un jeune marocain âgé de 29 ans dont le titre de séjour n’a pas été renouvelé est menacé d’expulsion. Pourtant, cet homme qui est arrivé en France en 2015 a un contrat de travail en bonne et due forme. Depuis deux ans, il travaille dans une exploitation drômoise. Son patron n’est pas indifférent à sa situation. « Avec cette décision du préfet, on me retire mon meilleur ouvrier qui est parfaitement intégré dans la vie locale, dans la commune, et aujourd’hui, il doit retourner au Maroc ? On ne comprend pas cette injustice parce que ça sert à quoi se démener et faire 14 heures, 15 heures de travail par jour, répondre à la demande, des clients pour un tel désastre ?  », fulmine de colère Alain Freyssin, producteur de Vaunaveys-la-Rochette.

Il a par ailleurs fait savoir que la filière fraise souffre de la pénurie de main d’œuvre en ces temps de Covid-19. « Ce n’est pas évident avec la crise sanitaire en France pour trouver du personnel. On a une pénurie de main d’œuvre », confie-t-il à France bleu. Alain Freyssin dit avoir passé une annonce à Pôle Emploi. Cela n’a été d’aucune aide. « J’ai eu à peu près 60 réponses, mais rien qui n’allait. Que des personnes qui n’avaient absolument aucun pied dans l’agriculture, aucune notion d’agriculture. […] Je ne peux pas tout faire tout seul. J’ai besoin de personnel pour m’aider et pour ramasser toutes les fraises », se lamente le producteur de Vaunaveys-la-Rochette.

Il se dit déterminé à empêcher l’expulsion d’Abdel qui vit et travaille ici depuis six ans. « Il ne peut pas repartir là-bas je veux le préciser à l’administration, la seule chose qu’il a, quand je le vois chez lui, dans son appartement, c’est une seule valise, une petite valise rouge. Et s’il doit repartir, il n’a que ça. » Les démarches administratives qu’il a menées jusque-là ne lui ont pas encore permis d’obtenir la régularisation de son ouvrier. Il lance alors un appel au préfet de la Drôme ainsi qu’à la députée LREM de sa circonscription Célia de Lavergne. Il a également mis ses clients à contribution.

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