Les Émirats arabes unis expulsent une élue marocaine

10 février 2025 - 19h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Les autorités des Émirats arabes unis ont remis, vendredi, aux autorités marocaines l’élue communale, membre du Conseil de la ville de Fès, Sara Khaddar, arrêtée par la police des frontières à l’aéroport de Dubaï, en provenance de Turquie. Elle faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international et était inscrite sur la base de données d’Interpol, en vertu d’un mandat émis par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ).

L’élue communale, membre du Conseil de la ville de Fès, Sara Khaddar, par ailleurs vice-présidente de l’arrondissement de Saïs à Fès, est arrivée à l’aéroport Mohammed V. Elle a été prise en charge par des éléments de la BNPJ puis placée en détention provisoire. Elle devrait être soumise à un interrogatoire concernant les accusations portées contre elle, dans le cadre de l’affaire de l’ancien parlementaire de l’USFP, Abdelkader El Boussiri, actuellement en détention et condamné à huit ans de prison ferme, croit savoir Al Akhbar. Son nom a été mentionné par certains mis en cause dans cette affaire.

N’ayant pas répondu à la convocation de la Brigade régionale de la police judiciaire, le procureur général du roi avait pris, le 6 octobre 2023, une mesure préventive d’interdiction de sortie du territoire. Mais l’élue a réussi à quitter le Maroc pour la Turquie la veille de l’entrée en vigueur de cette interdiction. Les autorités marocaines ont alors émis un mandat d’arrêt international à son encontre.

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Sara Khaddar est considérée comme étant une intermédiaire facilitant l’obtention de marchés pour des entrepreneurs, dans le cadre des appels d’offres et des bons de commande émis par le Conseil de la ville, moyennant des commissions mais aussi comme « la boîte noire » de l’ancien parlementaire El Boussiri. Celui-ci est accusé d’avoir sélectionné les entreprises pouvant obtenir les bons de commande et les marchés publics lancés par la commune de Fès. Il n’avait pas agi tout seul. L’ancien vice-président du conseil de la ville chargé des marchés publics était assisté par certains intermédiaires chargés de repérer les entreprises désireuses d’obtenir ces marchés par des moyens détournés, en échange d’une commission de 10 % du montant total du marché ou du bon de commande, qui lui était versée à titre de pot-de-vin.

El Boussiri a en outre déclaré aux enquêteurs qu’il entretenait une relation intime avec la conseillère. Il lui avait également aménagé un local commercial sur la route d’Aïn Chkef, où l’élue pouvait vendre des tissus et des vêtements qu’il avait lui-même importés de Turquie pour une valeur de 200 000 dirhams. « Il a également reconnu qu’elle était intervenue à plusieurs reprises auprès de lui en faveur de ses connaissances pour leur permettre d’obtenir des bons de commande de la commune », fait savoir la même source.

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