La hausse du prix des hydrocarbures a entraîné une hausse du prix des engrais, essentiels pour de nombreuses cultures en Espagne. Actuellement, « la moitié des usines de production sont à l’arrêt ou produisent moins que d’ordinaire », a expliqué le ministre de l’Agriculture, Luis Planas, dans un forum à Huesca le 19 octobre. « La guerre en Ukraine, la hausse des prix et les politiques commerciales restrictives » sont à la base de la diminution de l’offre d’engrais », détaille la Banque mondiale.
Pour Juan Pardo, président de l’Association espagnole du commerce des engrais (ACEFER), « la hausse du prix du gaz naturel » a rendu « le processus de production » des engrais de synthèse (les plus consommés selon Eurosat) plus coûteux, à tel point que « le prix des engrais a augmenté de 110 % par rapport à 2019 », selon le dernier rapport de la direction générale de l’agriculture et du développement rural relevant de la Commission européenne.
À lire : Engrais : l’Europe mise sur le Maroc
« Les prix extrêmement élevés du gaz ont forcé la paralysie de près de 70 % de la production européenne d’ammoniac depuis le mois d’août », a indiqué pour sa part l’association européenne des fabricants d’engrais Fertilisants Europe. Cette situation peut « mettre en danger la disponibilité en Europe de produits essentiels pour le secteur agroalimentaire et augmenter notre dépendance vis-à-vis des pays tiers », a déclaré le président de l’Association nationale des fabricants d’engrais (ANFFE).
En 2020, l’Espagne a reçu 13,9 % d’engrais du Maroc, 10,7 % de la Belgique, 8 % du Portugal et 3,7 % de la Russie. Pour le moment, « les agriculteurs espagnols restent prudents dans la planification de leurs cultures, car ne sachant pas encore quelle ampleur [l’augmentation des prix] peut avoir, ou s’ils vont se tourner vers des cultures qui nécessitent moins d’engrais comme le tournesol ou les légumineuses », précise un expert du bureau technique de l’UPA.