L’Espagne va importer davantage d’engrais du Maroc

27 octobre 2022 - 21h40 - Espagne - Ecrit par : P. A

En raison de la hausse du prix des engrais qui menace les récoltes et pourrait entrainer une pénurie de ce produit, l’Espagne risque de recourir davantage aux engrais marocains.

La hausse du prix des hydrocarbures a entraîné une hausse du prix des engrais, essentiels pour de nombreuses cultures en Espagne. Actuellement, « la moitié des usines de production sont à l’arrêt ou produisent moins que d’ordinaire », a expliqué le ministre de l’Agriculture, Luis Planas, dans un forum à Huesca le 19 octobre. « La guerre en Ukraine, la hausse des prix et les politiques commerciales restrictives » sont à la base de la diminution de l’offre d’engrais », détaille la Banque mondiale.

Pour Juan Pardo, président de l’Association espagnole du commerce des engrais (ACEFER), « la hausse du prix du gaz naturel » a rendu « le processus de production » des engrais de synthèse (les plus consommés selon Eurosat) plus coûteux, à tel point que « le prix des engrais a augmenté de 110 % par rapport à 2019 », selon le dernier rapport de la direction générale de l’agriculture et du développement rural relevant de la Commission européenne.

À lire : Engrais : l’Europe mise sur le Maroc

« Les prix extrêmement élevés du gaz ont forcé la paralysie de près de 70 % de la production européenne d’ammoniac depuis le mois d’août », a indiqué pour sa part l’association européenne des fabricants d’engrais Fertilisants Europe. Cette situation peut « mettre en danger la disponibilité en Europe de produits essentiels pour le secteur agroalimentaire et augmenter notre dépendance vis-à-vis des pays tiers », a déclaré le président de l’Association nationale des fabricants d’engrais (ANFFE).

En 2020, l’Espagne a reçu 13,9 % d’engrais du Maroc, 10,7 % de la Belgique, 8 % du Portugal et 3,7 % de la Russie. Pour le moment, « les agriculteurs espagnols restent prudents dans la planification de leurs cultures, car ne sachant pas encore quelle ampleur [l’augmentation des prix] peut avoir, ou s’ils vont se tourner vers des cultures qui nécessitent moins d’engrais comme le tournesol ou les légumineuses », précise un expert du bureau technique de l’UPA.

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