Le cas de Saad révèle la persistance du racisme anti-marocain en Espagne
Le racisme prend de l’ampleur en Espagne. Chaque année, près de 2 000 cas de racisme, sous toutes ses formes, sont enregistrés dans le pays.
Les agents de sécurité de la piscine municipale de Benicalap (Valence) ont refusé l’entrée à Fadila Said, une femme voilée qui y accompagnait ses deux enfants de 8 et 5 ans. La police nationale a ouvert une enquête pour déterminer s’il s’agit d’un crime de haine.
« Retourne dans ton p* de pays », « quels vêtements dégoûtants tu portes », « si tu fais un pas de plus, je t’en donnerai une que tu n’oublieras pas ». Ce sont les propos tenus par les agents de sécurité envers Fadila Said, une femme qui, accompagnée d’une amie marocaine, a emmené ses deux enfants à la piscine municipale de Benicalap (Valence). Les faits se sont produits il y a trois semaines. « Je suis arrivée à la porte, mon amie est passée, mais ils ne m’ont pas laissée entrer. Ils m’ont demandé si je portais un maillot de bain et je leur ai répondu que non, que je n’étais là que pour que mes enfants se baignent. Ils m’ont alors dit que je ne pouvais pas entrer », raconte-t-elle à Sport.es.
Pourtant, son amie, qui ne portait pas de maillot de bain, comme la plupart des autres femmes accompagnant leurs enfants, est passée sans problème. « J’ai demandé à connaître la raison pour laquelle ils ne me laissaient pas passer et ils ont commencé à m’insulter. J’ai donc déposé une plainte et je suis partie », explique Fadila qui est retournée à cette piscine vendredi dernier et a été encore refoulée. « Ils m’ont arrêtée, et lorsqu’ils m’ont demandé si je portais un maillot de bain, je le leur ai montré. Ils m’ont demandé si j’allais nager cette fois-ci, j’ai dit non, puis ils m’ont dit que je ne pouvais pas entrer non plus », dénonce-t-elle.
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N’ayant pas reçu d’explications pour ce deuxième refus, Fadila a dû « appeler la police ». Avant l’arrivée des policiers, les agents de sécurité ont commencé à proférer des insultes racistes envers la mère de famille et menacé de la frapper si elle ne partait pas. « Je suis sortie pour m’asseoir sur un banc dehors, mais ils l’ont aspergé d’eau pour que je ne puisse pas m’asseoir », a-t-elle déclaré. La société concessionnaire de la piscine assure n’avoir pas laissé entrer Fadila parce qu’elle « voulait se baigner en tenue de ville, ce qui est interdit ». La femme, elle, dénonce un cas de racisme.
Fadila vit à Valence depuis 22 ans et dit n’avoir jamais été victime d’un racisme aussi fort. Elle regrette que ses enfants de 8 et 5 ans aient été témoins de cette scène. « Quand je suis rentrée à la maison le soir, mon fils m’a attrapée et m’a dit : « C’est idiot d’avoir une carte d’identité espagnole et de dire que nous sommes espagnols », puis il a dit : « Maman, je ne veux plus être noir ». Il dit toujours qu’il est noir, sans honte, au contraire. Mais ce jour-là, il m’a dit qu’il ne voulait plus être noir ou arabe », déplore Fadila, notant une recrudescence des cas de racisme dans la ville.
Aller plus loin
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