José Manuel Albares a assuré vendredi qu’il travaille à rétablir une « relation solide » avec le Maroc, basée sur « la confiance et le respect mutuels ». Cet objectif « prendra le temps qu’il faudra », a-t-il souligné, précisant que pour le moment, une visite à Rabat n’est pas à son ordre du jour. Pour ces raisons, le ministre espagnol des Affaires étrangères estime que la fin de la crise avec le Maroc n’est pas proche, fait savoir El Pais.
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Le chef de la diplomatie espagnole souhaite le retour à son poste de l’ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich, rappelée à Rabat pour des consultations en mai dernier. Toutefois, Albares ne semble pas accorder une grande importance aux propos du Chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, qui a invité mercredi les partenaires du royaume à exprimer clairement leur position sur le conflit au Sahara, sans expressément citer l’Espagne. Le ministre espagnol préfère s’en tenir aux déclarations du roi Mohammed VI qui, dans son discours du 20 août à l’occasion de la Fête du Trône, a manifesté sa volonté d’« inaugurer une étape sans précédent » dans les relations avec l’Espagne.
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Lundi, le roi Felipe VI a aussi affirmé la disponibilité de l’Espagne à « avancer ensemble » avec le Maroc. Mais les autorités marocaines attendent toujours le « geste » de l’Espagne avant toute reprise des relations, c’est-à-dire qu’elle reconnaisse la souveraineté du Maroc sur le Sahara, comme l’ont fait en décembre 2020, les États-Unis sous Trump. « Nous voulons une solution politique, mutuellement acceptable pour les parties et, dans le cadre de l’ONU », a insisté Albares, lors de sa récente rencontre avec le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, à Washington.
L’Espagne a mis un avion de l’armée de l’air à la disposition du nouvel envoyé spécial des Nations Unies pour le Sahara, Staffan de Mistura, pour sa première tournée régionale qui l’a conduit au Maroc, dans les camps de Tindouf et en Algérie.