Espagne : un père marocain privé de la naissance de son enfant

1er septembre 2024 - 09h00 - Espagne - Ecrit par : P. A

Maria Agustí, enseignante à Llria en Valence, est enceinte de huit mois. Son compagnon marocain, Rachid Dahdahi, ne pourra malheureusement pas assister à l’accouchement en Espagne parce qu’il n’a pas réussi à obtenir un rendez-vous de visa au consulat d’Espagne à Casablanca où il réside.

Maria vient de rentrer de ses vacances d’été à Casablanca où réside son compagnon marocain, Rachid Dahdahi, un couturier avec qui elle est en couple depuis deux ans. Enceinte de huit mois, elle devrait accoucher dans quelques semaines. Le couple a décidé que l’enfant naîtrait en Espagne. Malheureusement, le Marocain de 40 ans ne pourra voir son enfant à la naissance parce qu’il « n’a pas réussi à obtenir un rendez-vous de visa au consulat d’Espagne à Casablanca », regrette Maria auprès de El País.

« Il n’y a jamais eu de disponibilité : lorsque le délai s’ouvrait quelques heures par jour, toutes les places étaient déjà prises ou le système était bloqué. Et il remplit toutes les conditions [au moins 100 euros par jour et un compte bancaire crédité d’au moins 3 000 euros, une lettre d’invitation ou un lieu de résidence déclaré], mais il n’a même pas eu sa chance », fulmine de colère la Valencienne.

À lire : Visas Schengen au Maroc : les « marchands » de rendez-vous dénoncés

La jeune femme dénonce cette « situation injuste ». « Je peux acheter un billet d’avion pour le voir quand je veux, mais lui ne peut pas », déplore-t-elle, ajoutant que sa mère s’est déjà rendue à plusieurs reprises au Maroc pour rencontrer Rachid et sa famille et accélérer les démarches pour le mariage, engagées depuis plusieurs mois. Mais le processus prend du temps en raison de l’origine marocaine de Rachid.

L’autre problème auquel le couple est confronté est qu’il ne pourra pas enregistrer le bébé sous le nom de famille de son père. L’enseignante prévoit donc de donner le sien à l’enfant en tant que mère célibataire, en attendant l’aboutissement des procédures. Une situation « regrettable », se plaint-elle. « Nous voulons que notre enfant ait les deux cultures, celle du Maroc et celle de l’Espagne, qu’il parle les langues des deux pays. Nous voulons juste vivre en paix et ensemble une fois pour toutes », insiste-t-elle.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Casablanca - Ambassades et consulats - Valence - Visa - Enfant

Aller plus loin

Un enfant marocain renvoyé en Suisse, sa mère conteste

Alors qu’une mère de famille a obtenu en première instance et en appel le droit la garde de son fils, un jugement rendu par le tribunal de la famille de Marrakech a ordonné en...

Le business lucratif des rendez-vous « visa Schengen » au Maroc

Plusieurs Marocains d’Espagne sont bloqués au Maroc en raison de la difficulté d’avoir un rendez-vous dans les consulats espagnols pour obtenir un visa. Ils dénoncent...

Visas Schengen au Maroc : les « marchands » de rendez-vous dénoncés

Le président du groupe parlementaire du Parti du progrès et du socialisme (PPS) à la Chambre des représentants, Rachid Hammouni, a appelé à la mise en place de solutions...

Sebta sans visa pour les Marocains ? l’Espagne répond

Contrairement à l’information publiée par certains médias, l’Espagne n’a pas rétabli l’exemption de visa Schengen pour faciliter l’entrée à Sebta aux Marocains résidant à...

Ces articles devraient vous intéresser :

L’actrice Hiba Abouk parle de son ex Achraf Hakimi

Malgré leur séparation il y a plus de deux ans, Hiba Abouk entretient de bonnes relations avec Achraf Hakimi. L’actrice espagnole d’origine tunisienne apprécie l’attention constante que le défenseur marocain du PSG porte à leurs deux enfants, Amin et...

Tourisme au Maroc : une saison estivale en demi-teinte

À l’heure où les Marocains résidant à l’étranger (MRE) retournent dans leurs pays d’accueil, les familles marocaines rejoignent leurs villes de résidence, pour préparer la rentrée scolaire de leurs enfants, les professionnels du tourisme font le bilan...

Booder : « cet enfant ne passera pas l’hiver »

L’humoriste franco-marocain Booder dont le troisième épisode de sa série Le Nounou est actuellement diffusé sur TF1 se confie sur son début de vie pas facile.

Un enfant né d’un viol ouvre une brèche dans le droit marocain

Saisie par une jeune maman qui cherche à obtenir une indemnisation pour son fils issu d’un viol, la cour de cassation marocaine a rendu une décision qui va faire date.

Rapatriement de dépouilles : les MRE bientôt libérés de la paperasse

Le ministre marocain des Affaires étrangères a annoncé la mise en place prochaine de nouveaux services consulaires pour les MRE, dont la délivrance électronique des autorisations de transport de dépouilles vers le Maroc.

Mariage des mineurs au Maroc : des chiffres qui font froid dans le dos

Au Maroc, le chemin vers l’éradication du mariage des mineurs reste encore long et parsemé d’embûches. De quoi inquiéter le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, qui plaide pour des mesures législatives plus strictes.

Maroc : du nouveau pour la kafala (adoption)

Présenté par le Groupe socialiste-opposition Ittihadie, le projet de loi N°5.171.22 modifiant l’article 19 de la loi N°15.01 relative à la kafala (adoption) des enfants abandonnés a été adopté à l’unanimité lundi par la Chambre des représentants.

Enfants de Dounia Batma : Mohamed Al Turk dénonce une exploitation sur les réseaux sociaux

Mohamed Al Turk, l’ex-mari de Dounia Batma actuellement en détention, reproche à la sœur de l’actrice marocaine, Ibtissam, de chercher à gagner la sympathie des Marocains en publiant des photos de leurs filles, Ghazal et Laila Rose, sur les réseaux...

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

Les Marocains de plus en plus obèses

Près de la moitié de la population marocaine (46 %) sera obèse d’ici 2035, selon les prévisions de la World Obesity Forum.