Le meurtre de Franck, un Guyanais de 35 ans est en passe d’être élucidé trois ans après. Selon une source proche du dossier, deux hommes, âgés de 29 et 36 ans, ont été mis en examen vendredi 27 juin à Évry-Courcouronnes (Essonne) pour meurtre en bande organisée avant d’être écroués, rapporte Le Parisien. Ils seraient impliqués dans la mort du trentenaire en le jetant, dans la nuit du 22 au 23 août 2022, par la fenêtre d’un hôtel de Viry-Chatillon (Essonne). Les enquêteurs recherchent un troisième suspect qui s’est réfugié au Maroc.
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Le 22 août 2022 vers minuit quinze, la police retrouve le corps de Franck dans une mare de sang, les membres cassés et désarticulés, avenue du Général-de-Gaulle, devant l’hôtel Kyriad. Admis à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris (XIIIe), il succombe à ses blessures deux jours plus tard. À l’origine de la mort de cet habitant de Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane, connu de la police pour des délits routiers, une affaire de cocaïne.
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Les enquêteurs s’intéressent au locataire de la chambre d’hôtel où se sont déroulés les faits. Il ressort de l’interrogatoire qu’il serait l’ami d’enfance de la victime. Il raconte qu’il est arrivé quelques jours plus tôt en région parisienne et envisageait de s’engager dans l’armée. Cette perspective tourne court. Il aurait alors décidé de prendre un hôtel à Viry-Chatillon. Il aurait par la suite appelé Franck, « un cousin et ami, qui vit dans le secteur depuis un moment. » Celui-ci l’aurait rejoint à l’hôtel le soir du 22 août 2022. Un troisième homme les rejoint.
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Le troisième homme manipule son téléphone, avant de quitter la chambre « au prétexte d’aller chercher de l’alcool à la supérette. » Mais il reviendra pas seul. Il sera accompagné de trois inconnus armés d’un pistolet, criant « police ». Ceux-ci « auraient alors exigé que Franck « leur remette le truc » et lui auraient porté des coups violents. Le trentenaire aurait grimpé sur le bureau près de la fenêtre ouverte. Dans la foulée, l’un des malfrats aurait poussé Franck dans le vide. Les enquêteurs soupçonnent alors le Guyanais d’être à la tête d’un réseau d’importation de « cocaïne » par voie aérienne utilisant des mules.
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Les agents de la brigade criminelle de Versailles et le service interdépartemental de la police judiciaire (SIPJ) d’Évry chargés de l’enquête « fouillent le pantalon de la victime » et y découvrent les clés d’un appartement situé dans la commune. Lors d’une perquisition menée le 23 août, les policiers tombent sur 660 g de cocaïne, composés de 67 ovules, et 4 000 euros et procèdent à l’arrestation de deux personnes qui se trouvaient à l’intérieur du logement.
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Les enquêteurs ont également découvert que le soi-disant ami d’enfance de Franck a effectué plusieurs rotations dans le courant de l’année. Il est soupçonné d’avoir déposé sa marchandise dans le fameux appartement de Viry. Et, c’est cette marchandise que le trio de malfrats voulait voler. Les trois trafiquants ont nié les faits. Après leur déferrement, ils ont mis en examen à Évry pour ces faits liés à la drogue avant d’être écroués.
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Les investigations ont piétiné à un moment donné. Un témoin des faits a finalement permis de remonter jusqu’à deux suspects, reconnus sur les planches de la police. Grâce à un renseignement anonyme, les enquêteurs ont réussi à identifier un troisième puis un quatrième suspect. Trois de ces malfrats ont été alors interpellés le 24 juin 2025 à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).