Près de 10 000 étudiants étrangers au Maroc

25 septembre 2007 - 19h02 - Maroc - Ecrit par : L.A

Parler de la dimension africaine de l’Université marocaine équivaut à faire un constat. Pour le ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique, les bons rapports entre le Maroc et l’Afrique ne sont plus à démontrer notamment dans le domaine de l’enseignement supérieur. En la matière, les chiffres sont éloquents.

Latifa Tricha, Secrétaire Général du MEN en donne une idée. "Rien qu’en 2005-2006 (dans le domaine de la formation des cadres), il y avait environ 7500 étudiants étrangers dans les établissements publics marocains d’enseignement supérieur. Ils sont issus de 70 pays amis et frères dont une quarantaine de pays africains (70 % de ces étudiants sont également africains sans compter que 90 % de ces mêmes étudiants bénéficient d’une bourse d’études du Gouvernement marocain). Ce chiffre progresse chaque année.“ Dans le même registre, les étudiants non francophones bénéficient d’une mise à niveau en français, avant d’entamer leurs études en langue française dans les disciplines scientifiques et techniques. Pour créer un cadre convivial, une Cité Universitaire Internationale leur est spécifiquement dédiée ”, souligne Rahmani Khalid du Service des étudiants étrangers.

Parallèlement, il y a aujourd’hui près de 2200 étudiants étrangers dans les établissements de l’enseignement supérieur privé tandis que l’on dénombre à près de 10500 lauréats étrangers de l’enseignement supérieur marocain entre 1990 et 2005. En outre, le Département de l’Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique met son expérience en matière d’ingénierie pédagogique à la disposition des pays frères notamment la Guinée dont l’université est en cours de réforme et la Mauritanie qui a des projets de création d’instituts polytechniques et de faculté de médecine.

Selon Mostafa Haddou, Chef de la Division coopération au même Département, et en vue de donner un cadre de partenariat à ces échanges, des accords spécifiques de coopération en matière d’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ont été conclus avec bon nombre de pays comme la Guinée, le Niger, le Gabon et la Côte d’Ivoire. Sur le plan de la coopération scientifique, le Maroc et la Tunisie ont mis en oeuvre, en 1998, un programme de coopération dans ce domaine, ayant pour but le rapprochement des communautés scientifiques des deux pays. Ce programme leur permet de travailler sur des thèmes d’intérêt commun grâce au soutien financier des deux ministères (Maroc et Tunisie). C’est ainsi qu’entre 1998 et 2006, environ 112 projets de recherche conjoints ont été soutenus. Pour renforcer d’avantage cette coopération, le Maroc et la Tunisie ont conclu, en septembre 2006, un accord de coopération scientifique et technologique. Un programme similaire à celui-ci est en cours de mise en place avec l’Égypte. Une plate-forme qu’il convient d’encourager.

Trois questions à Mostafa Haddou

Pouvez-vous nous donner quelques indications des efforts que le Maroc fait, en matière de transfert de connaissances et de technologies, à l’égard des pays frères et amis d’Afrique ?

Le Maroc a été pionnier parmi les premiers pays à adopter le système licence-master-doctorat (LMD). Un système où toute l’Europe a basculé sur cette méthode de formation anglo-saxonne. Tous les pays adoptent ce modèle de formation pour qu’il ait un système standardisé dans le monde afin qu’il y a plus de mobilité d’un pays à un autre. Donc, comme nous avons été le premier Etat du continent, dans cette démarche, tous les autres pays africains qui ont adopté le système LMD se sont tournés tout naturellement vers nous. D’abord en raison de la proximité géographique, mais aussi pour l’ouverture du Maroc envers ses pays frères et amis d’Afrique, mais également à cause de notre méthode qui est à leur portée et surtout pour que ces pays évitent les erreurs que nous avons commises. Ils gagnent ainsi en temps et en argent. A cela, s’ajoute notre expérience dans la mise en place d’autres filières de formation notamment la création d’écoles d’ingénieurs, de commerce, écoles supérieures de technologie. Il s’agit là des acquis qui sont à la disposition de nos partenaires africains. Enfin, il y a l’autre grand chantier que nous avons entamé avec la Tunisie, c’est celui de la recherche scientifique. Nous sommes disposés à accueillir des jeunes et des moins jeunes chercheurs et les mettre dans les structures de recherche marocaines, que nous appelons des pôles de compétences.

Dans ce contexte, quelle est la particularité de la rentrée universitaire 2007-2008 au niveau de votre Département ?

Pour cette année, l’urgence ou la priorité est que tous les étudiants étrangers regagnent leurs universités dans les délais requis. Car une fois que l’étudiant arrive en retard, il a du mal à suivre le rythme des classes et par conséquent il n’arrive pas à préparer convenablement le diplôme pour lequel il est venu. C’est pour cela qu’au niveau du Département de l’Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique, relevant du ministère de l’E.N., nous nous mobilisons, même s’il le faut les samedis et dimanches, afin que les inscriptions se fassent le plus vite que possible. L’objectif est que les nouveaux inscrits puissent commencer les cours au même titre que leurs frères étudiants marocains afin qu’ils s’intègrent le plus vite que possible sans que cela ne perturbe leurs études. Nous espérons que nos partenaires en feront de même car la réforme de notre système d’enseignement, où la qualité est en première ligne, impose une autre approche et il ne faudrait pas que nos frères d’Afrique soient en marge de cette nouvelle dynamique.

Cette démarche aura-t-elle des contraintes sur le plan coopération bilatérale ou multilatérale ? Où y a-t-il des défis à relever dans ce sens ?

Le principal challenge est la mobilisation à tous les niveaux. Malgré notre effectif limité, nous sommes décidé à ce que nos rapports avec les pays frères et amis d’Afrique subasaharienne soient fructueux et de qualité notamment en ce qui concerne la formation des étudiants. Il faut relever, dans ce cas d’ailleurs, que ce n’est pas la fin des inscriptions et d’autorisation qui importe le plus, mais que les étudiants étrangers entament les cours avec les marocains dans les délais requis. Si nous réussissons ce défi, nous aurons ainsi fait un grand pas en matière de formation des étudiants étrangers au Maroc. Et pour cela, tout le personnel des différents services est mobilisé pour répondre le plus vite que possible aux différentes demandes.

La Nouvelle Tribune - Mamady Sidibé

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