Espagne : l’extrême droite s’en prend à nouveau aux mineurs marocains

22 avril 2021 - 18h00 - Espagne - Ecrit par : J.K

Les mineurs étrangers non accompagnés perçoivent une somme mensuelle plus de dix fois supérieure à la pension d’une retraitée. C’est ce qui se lit sur une affiche électorale de la formation ultranationaliste Vox, troisième force politique de l’Espagne depuis les législatives de 2019, créant de véritables remous dans la capitale en cette période de campagne pour les élections régionales du 4 mai.

Cette affiche du parti d’extrême droite, est visible sur les murs d’une station de trains de banlieue de Madrid, rapporte l’AFP, décrivant qu’on y voit côte à côte, une femme, l’âge avancé, les cheveux blancs, l’air plutôt moche, et un jeune homme excité, avec sur la tête une coiffe, la bouche cachée sous un foulard et les yeux pixelisés. Au milieu des deux, poursuit le média, un message frappant : « Un Mena (mineur étranger non accompagné), 4 700 euros par mois, ta grand-mère, 426 euros de pension/mois ». Ainsi, les mineurs migrants non accompagnés, l’un des principaux thèmes de campagne de Vox, sont toujours dans le viseur des dirigeants de ce parti qui les accusent de vols ou d’agressions.

L’affiche a suscité une avalanche de réactions : c’est « une attaque contre les enfants les plus vulnérables de notre pays », a fustigé la ministre des Droits sociaux, Ione Belarra. À sa suite, via un communiqué commun, les ONG Caritas, Unicef et Save the Children, ont condamné, une « instrumentalisation » politique. Bien plus, le gouvernement de gauche de Pedro Sánchez, ainsi que plusieurs citoyens ont saisi le parquet de Madrid qui a ouvert mercredi une enquête pour incitation à la haine, fait savoir la même source.

Même Isabel Diaz Ayuso, la présidente conservatrice depuis 2019, grâce aux voix de Vox, et candidate à sa réélection, et qui n’exclut pas une nouvelle entente, n’a pas caché son indignation, déclarant mercredi que ce qu’affirme Vox sur cette affiche n’était pas « vrai » et était « hors de propos ». Elle fait d’ailleurs l’objet de fortes pressions lui intimant de se démarquer de toute alliance avec ce parti après le scrutin, si elle devait y recourir pour assurer sa réélection.

Mais que les mineurs non accompagnés puissent percevoir une telle somme ! Rien de tel, ont rejeté les autorités régionales contactées par l’AFP.

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