Fin d’une époque : les banques françaises désertent le Maroc

11 mars 2025 - 19h00 - Economie - Ecrit par : S.A

La cession des banques françaises comme Crédit du Maroc et Société Générale Maroc provoque une réorganisation du secteur bancaire marocain.

Les banques françaises Crédit Agricole et Société Générale n’ont plus de filiale au Maroc. Elles ont cédé leurs filiales marocaines à des acteurs locaux. L’homme d’affaires Moulay Hafid Elalamy, par ailleurs ancien ministre et fondateur du groupe Saham, a acquis Société générale Maroc et La Marocaine Vie pour 745 millions d’euros. Crédit du Maroc est entré dans le giron de Holmarcom. Selon les banques françaises, des raisons de contraintes prudentielles, de rationalisation de leurs activités et de réajustements stratégiques, sont à l’origine de ces cessions. Des raisons peu convaincantes, car ces banques françaises ont depuis peu du mal à faire face à la concurrence marocaine.

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Selon les dernières données de Bank Al-Maghrib (BAM), les banques à capital privé marocain ont en 2023 renforcé leurs parts de marché dans divers domaines clés : total des actifs, dépôts et crédits alors que les banques à capital majoritairement étranger, notamment françaises ont enregistré des baisses significatives de parts de marché dans plusieurs secteurs, rapporte Finances News Hebdo. Une série d’acquisitions, d’innovations et de stratégies d’expansion continentale a permis aux banques marocaines telles qu’Attijariwafa bank, Banque Populaire et Bank of Africa, de consolider leur position dominante. La diversification de l’économie marocaine et l’ouverture de nouveaux marchés ont nécessité un réajustement de leur modèle. Pendant ce temps, les banques françaises étaient surtout orientées vers le soutien aux investisseurs français, et leur structure de gouvernance, était centrée sur Paris.

À lire : Crédit Agricole cède sa filiale Crédit du Maroc à Holmarcom

En conséquence, les banques françaises n’ont pas pu rapidement s’adapter aux dynamiques locales, notamment pendant les périodes de crise, « où les directives venues de leur maison mère étaient parfois déconnectées des réalités marocaines. »

Ces banques ont également vu leur capacité à investir localement se limiter à cause des politiques de cash pooling. Celles-ci réorientent les liquidités vers les entités du groupe à l’échelle internationale.

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