Diagnostiqué avec un double cancer en 2019, Mustapha, un électricien de formation, avait décidé de se marier avec Henriette l’année suivante, afin de la mettre à l’abri du besoin. Il avait enclenché les procédures administratives, mais la crise sanitaire liée au Covid-19 a freiné l’élan de ce couple de Saint-Laurent-du-Var. « Le traitement médical était très lourd. Il était très fatigué, affaibli, et ne pouvait pas toujours se déplacer. Puis avec les confinements successifs, on ne pouvait pas se rendre au consulat du Maroc, à Marseille », raconte à Nice-matin sa fiancée. Le couple n’a pas reçu le certificat de coutume que le Maroc devait lui envoyer et qui attestait que le futur mari, n’était pas déjà marié dans son pays d’origine jusqu’en août 2021, où Mustapha décède.
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Après le décès de son fiancé, Henriette se bat pour épouser le père de ses deux enfants, afin d’obtenir « la reversion » de sa « retraite » et de respecter la volonté de Mustapha. Mais elle se heurte à d’énormes difficultés. Si en France, le mariage posthume est autorisé, ce n’est pas le cas au Maroc. La Laurentine de 57 ans envoie son dossier au ministère de la Justice, en novembre 2021. Ce dernier lui adresse une correspondance en juillet 2022, pour lui expliquer que la loi du pays de son défunt fiancé n’admet pas le mariage posthume. Elle a deux mois – jusqu’au 25 septembre –, pour engager un avocat et formuler un recours. « Je suis en train de constituer un dossier », livre-t-elle.