France : multiplication des plaintes pour escroquerie à la "Samaoui", l’inaction de la police dénoncée

Alors que les plaintes pour vols sous hypnose ou escroquerie à la “Samaoui”, une technique très usitée au Maroc, se multiplient à Roubaix, la police et la justice semblent ne pas prendre au sérieux ce phénomène qui sévit depuis plusieurs mois dans la ville. C’est du moins ce que dénoncent bon nombre de victimes ou proches de victimes.

Sonia, est l’une des victimes du vol dit sous hypnose ou à la Samaoui. Elle s’est fait dérober 250 000 euros d’or et a déposé plainte au commissariat de police de Roubaix, fait savoir La Voix du Nord. Elle a rejoint les proches de victimes qui dénoncent depuis plusieurs mois ce genre de vol. Ceux-ci se désolent de l’inaction des forces de l’ordre à mettre fin à cette pratique. « On a des informations, mais elles n’intéressent personne, c’est dommage parce que nous sommes obligées de mener l’enquête nous-mêmes, on apporte tout sur un plateau à la police et rien n’avance », s’insurge Yasmina, la fille d’une précédente victime.

Malgré la publication des photos de suspects provenant d’un précédent vol à Saint-Étienne, le phénomène prend de l’ampleur. « Certaines victimes les ont reconnus sur les photos, dit une autre proche qui s’étonne que les précédentes interpellations n’ont abouti à rien. Il faut attendre que des familles se fassent justice elle-mêmes pour que ça bouge ? En tout cas, si ça arrive, on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas. »

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Depuis deux ans, Yasmina fait un travail de détective. Non seulement elle recense les victimes, mais elle recueille aussi leurs témoignages. « Au commissariat de police de Roubaix, on m’a dit expressément que c’était un dossier qui brûlait les mains, confie Yasmina. Qu’est-ce que ça veut dire ? Plusieurs plaintes ont été déposées, sans compter toutes les femmes qui n’osent pas le dire à leurs maris ou à leurs enfants. On a aussi des témoignages de femmes qui nous disent que le commissariat de Roubaix refuse de prendre leurs plaintes, sous prétexte qu’il n’y a pas de violences. C’est un phénomène important. »