France : liberté provisoire pour la Marocaine soupçonnée d’avoir tué ses deux filles

25 novembre 2021 - 17h00 - France - Ecrit par : P. A

Une Marocaine en détention provisoire à Gradignan depuis plus de quatre ans, a été libérée mercredi. Naïma B. est soupçonnée d’homicide sur ses deux petites filles handicapées, portées disparues en décembre 2016 à Nérac en Lot-et-Garonne. L’affaire est renvoyée devant l’instruction.

Après quatre ans et trois mois de détention provisoire, Naïma B., la mère d’Inès et de Nawal, deux fillettes polyhandicapées portées disparues depuis décembre 2016, recouvre la liberté, mais reste toutefois sous contrôle judiciaire. Elle avait été arrêtée et mise en examen en septembre 2017 pour « homicides volontaires aggravés », rappelle France 3.

La police n’a jamais retrouvé les corps des fillettes. Quant à Naïma B., elle a toujours clamé son innocence. Ses avocats se réjouissent de sa remise en liberté. « Nous avions fait appel de l’ordonnance de la mise en accusation, car nous estimons qu’il n’y a pas assez d’indices laissant supposer que les fillettes soient décédées », a déclaré Me Sophie Grolleau qui assure sa défense avec Me Patrick Lamarque.

À lire : Liberté provisoire pour Laila, accusée à tort de chantage

Les deux filles âgées de 11 et 13 ans lors de leur disparition, souffraient de plusieurs handicaps. Elles ne pouvaient ni manger, ni se déplacer par leurs propres moyens. Leur mère, Naïma B., était seule à s’occuper d’elles, après que leur père les a abandonnées à la naissance du deuxième enfant. Nawal et Inès étaient placées dans un institut spécialisé et médicalisé avant leur disparition. Elles n’y sont plus jamais revenues, jusqu’à l’annonce de leur disparition en 2017.

Au début de l’enquête, Naïma B. avait déclaré avoir envoyé ses filles au Maroc. Puis, elle a changé de version, jurant les avoir confiées à un couple rencontré en Espagne, sans donner plus de précisions. « Depuis le début, ma cliente répète qu’elle ne les a pas tuées. Elle n’a pas confiance dans les institutions médicales, car ses filles y ont connu trop de difficultés », assure Me Grolleau. Naïma B. persiste et signe que ses filles sont en sécurité, mais sans indiquer de lieux, craignant que la garde de celles-ci ne lui soit retirée. Pour le moment, elle reste en liberté, le temps que le juge d’instruction de la cour d’appel d’Agen qui a ordonné un supplément d’instruction, trouve de nouveaux éléments susceptibles d’élucider l’affaire.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Droits et Justice - Enfant - Homicide - Disparition

Aller plus loin

Horreur en Espagne : une Marocaine tente d’assassiner ses trois enfants

Deux enfants d’origine marocaine, victimes d’une tentative de meurtre de la part de leur propre mère, se trouvent dans un état grave mais stable en soins intensifs à l’hôpital...

Le drame d’Ikram : Entre croyance en l’exorcisme et mort de ses deux filles

Une Marocaine a été condamnée par le tribunal de Saragosse à 18 ans de prison pour le meurtre de l’une de ses filles mineures. La culpabilité d’Ikram Benhadi n’a pas pu être...

Inès et Nawal, disparues sans trace : leur mère devant les assises

La mère d’Inès et Nawal, deux sœurs portées disparues à Nérac depuis décembre 2016, va comparaître devant les assises du Lot-et-Garonne. Accusée de les avoir tuées, Naïma B. nie...

Liberté provisoire pour Laila, accusée à tort de chantage

Malgré le refus émis par le juge d’instruction lors d’une précédente audience, la Cour pénale de Casablanca a finalement accordé la liberté provisoire à la jeune Laila,...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : il tue son père pour des cigarettes

Drame dans la commune d’Ait Amira. Un jeune homme a donné un coup de couteau mortel à son père après que ce dernier a refusé de lui donner de l’argent pour acheter un paquet de cigarettes.

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.

Booder se confie sur ses problèmes de santé

Invité sur l’émission Une heure avec… diffusée sur RFM, l’humoriste franco-marocain Booder a fait d’étonnantes révélations sur son enfance. Il a été très malade lorsqu’il était jeune.

El Jadida : le refus de la polygamie conduit au drame

Un féminicide a secoué la paisible commune de Zaouiat Saiss, dans la province d’El Jadida. Un homme a brutalement mis fin aux jours de son épouse au cours d’une dispute conjugale.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Annulation des accords UE-Maroc : le Polisario jubile

Le Front Polisario a salué la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant les accords de pêche entre l’UE et le Maroc, la considérant comme un « triomphe de la résistance ».

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Un MRE expulsé après 24 ans en France

Un ressortissant marocain de 46 ans, résidant en France depuis 24 ans, a été expulsé en février dernier, suscitant l’émoi et soulevant des questions quant à l’application de la loi Darmanin sur l’immigration.

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...