Le drame d’Ikram : Entre croyance en l’exorcisme et mort de ses deux filles

12 mars 2023 - 20h10 - Espagne - Ecrit par : P. A

Une Marocaine a été condamnée par le tribunal de Saragosse à 18 ans de prison pour le meurtre de l’une de ses filles mineures. La culpabilité d’Ikram Benhadi n’a pas pu être prouvée pour le meurtre et la tentative de meurtre sur ses deux autres filles.

Ikram Benhadi, 27 ans, s’est retrouvée en prison en tant qu’auteure présumée du meurtre sur ses filles. Ikram était convaincue que leur maison est hantée et ne voulait pas qu’un esprit maléfique entre dans le corps des enfants. La première, Sara, est décédée en 2011, mais son corps a été découvert en 2014, après le décès à l’hôpital de la petite Marwa le 21 novembre de la même année. La troisième fille, Riham, a été épargnée et placée sous la garde des services sociaux du gouvernement d’Aragon. Selon les rapports médicaux, les filles, âgées de moins de trois mois, ont présenté des signes d’hypotonie, une décoloration généralisée, des vomissements et une légère émission de sang par la bouche.

À lire : France : liberté provisoire pour la Marocaine soupçonnée d’avoir tué ses deux filles

La famille prévoyait de se rendre au Maroc pour pratiquer une sorte d’exorcisme. L’autopsie de Marwa a révélé qu’elle était morte d’un choc asphyxique dû à une suffocation mécanique. Le premier bébé, Sara, serait mort dans les mêmes conditions, selon les spécialistes de l’Institut de médecine légale et des sciences médico-légales d’Aragon (IMLCFA), même si aucune autopsie n’a pu être pratiquée sur son corps. « J’aime mes filles, j’ai enduré neuf mois avec des évanouissements, des vomissements et des saignements, donc je ne peux pas faire ça », s’est défendue la jeune femme lors de son procès devant le tribunal de Saragosse en 2016.

À lire : Maroc : elle tue sa fillette de 3 ans pour se marier

La jeune femme a assuré que les mineures souffraient de ces problèmes dès leur naissance et qu’elles sont devenues pâles avec des lèvres violettes et ont vomi à l’hôpital. La version d’Ikram Benhadi a été corroborée par tous ses proches qui ont décrit plusieurs épisodes de suffocation des enfants en l’absence de la mère. « Marwa avait faim, nous l’avons nourrie et avons changé sa couche. Ikram est allée faire du café quand elle a soudainement commencé à devenir bleue et est morte dans nos bras au centre de santé », a déclaré sa belle-mère. Les agents de santé ont même été témoins de certaines de ces crises respiratoires des enfants à l’hôpital.

À lire : Quatre bébés morts de froid à Anfgou

Le parquet a requis 55 ans de prison pour la mort des deux bébés et la tentative sur la dernière. Mais le tribunal provincial a finalement condamné Ikram à une peine de 18 ans de prison pour le meurtre de Marwa. Une sentence confirmée par la Cour suprême, notant que les rapports psychologiques, anthropologiques ou psychiatriques « montraient l’incapacité absolue à faire toute la lumière sur ces décès, entourés de mystères, sans oublier les mobiles de l’accusée à commettre ces crimes qui restent « inconnus ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Procès - Femme marocaine - Enfant - Homicide - Décès - MRE

Aller plus loin

Quatre bébés morts de froid à Anfgou

Un nourrisson de quarante jours est décédé de froid au douar Tamalout, à 75 km d’Anfgou. La région, où se trouve 46 douars, est isolée du monde chaque hiver en raison des fortes...

Martyre de l’A10 : les parents d’Inass jugés 40 ans après les faits

Les parents de la « petite martyre de l’A10 » seront jugés d’ici la fin de l’année 2026. Ainsi en a décidé la cour de cassation du Loir-et-Cher qui a rejeté la demande de...

France : liberté provisoire pour la Marocaine soupçonnée d’avoir tué ses deux filles

Une Marocaine en détention provisoire à Gradignan depuis plus de quatre ans, a été libérée mercredi. Naïma B. est soupçonnée d’homicide sur ses deux petites filles handicapées,...

Maroc : elle tue sa fillette de 3 ans pour se marier

Les autorités de Lahraoyuine (Casablanca) ont interpelé une mendiante et son fiancé, accusés de la mort de la fille de cette dernière, âgée de 3 ans.

Ces articles devraient vous intéresser :

Transferts de fonds des MRE : une manne financière en forte croissance pour le Maroc

Les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont atteint 108,67 milliards de dirhams (MMDH) à fin novembre 2024, marquant une augmentation de 2,8 % par rapport à la même période en 2023. Ces chiffres, publiés par...

Les touristes boudent-ils Marrakech ?

Le secteur touristique marocain connaît une embellie fin juillet, avec l’arrivée des touristes étrangers et des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Toutefois, des défis restent à relever pour maintenir cette dynamique.

L’Europe menace les transferts des MRE vers le Maroc

Inquiets de l’impact de la directive européenne encadrant la présence des banques étrangères sur le sol de l’Union européenne (UE) sur les flux des transferts des MRE, Bank Al-Maghrib (BAM), plusieurs banques, le ministère des Affaires étrangères et de...

Les Marocains de plus en plus obèses

Près de la moitié de la population marocaine (46 %) sera obèse d’ici 2035, selon les prévisions de la World Obesity Forum.

MRE : le Maroc passe à côté d’une manne touristique colossale

Le Maroc ne sait pas profiter des Marocains résidant à l’étranger (MRE) alors qu’ils boostent l’économie marocaine et contribuent fortement à l’essor du tourisme grâce à leurs transferts de fonds, investissements directs et à leur retour régulier au...

Maroc : un « passeport » pour les nouveaux mariés

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) appelle à la mise en place d’un « passeport » ou « guide » pour le mariage, dans lequel seront mentionnées les données personnelles des futurs mariés, ainsi que toutes les informations sur leurs...

Accord entre le Maroc et la France sur les transferts des MRE

Le Maroc a trouvé une alternative pour diminuer l’impact de la directive européenne encadrant la présence des banques étrangères sur le sol de l’Union européenne (UE) sur les flux des transferts des MRE.

Vers une meilleure protection des biens immobiliers des MRE au Maroc ?

Le groupe haraki à la Chambre des représentants œuvre pour le renforcement de la protection des biens des Marocains résidant à l’étranger (MRE).