Le phénomène n’est pas nouveau et remonte à 2018, lorsqu’une dizaine de saisonnières marocaines ont dénoncé l’exploitation par le travail et le harcèlement sexuel dont elles sont victimes pendant la récolte des fraises à Huelva. Le 17 juin de cette année, des saisonnières marocaines avaient manifesté à Huelva pour dénoncer leurs mauvaises conditions de travail et les mauvais traitements qu’elles subissaient.
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Ce cri de détresse des saisonnières n’a suscité aucune réaction du gouvernement marocain qui n’a pas dénoncé l’accord d’émigration conclu avec l’Espagne en 2007 ni exigé le respect des droits de ces femmes, principalement issues des zones rurales marocaines. Dans une enquête publiée par le site allemand Correctiv, une saisonnière marocaine a confié avoir subi des abus sexuels de la part d’un responsable espagnol lors de la campagne de 2017. Une autre a affirmé que son patron était « cruel et impitoyable ».
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Les saisonnières travaillent dix heures par jour, sans boire de l’eau ou faire une pause pour manger. Huit saisonnières marocaines et quatre espagnoles, qui ont travaillé dans trois fermes différentes, ont indiqué avoir été victimes de harcèlement sexuel sur le lieu de travail, ainsi que de viol ou de tentative de viol, selon le bureau du procureur de Huelva. Cette année, 15 000 saisonnières marocaines arriveront par vagues à Huelva, entre janvier et mars.