Durant le ramadan, les Marocains dépensent plus et travaillent moins
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Au Maroc, si le mois du Ramadan est connu comme un grand moment de foi, il est aussi celui des gaspillages alimentaires insoupçonnables. C’est un comportement qui va à l’encontre de la vocation première de ce mois important dans la vie du musulman.
Le phénomène qui devient récurrent, s’explique par le changement impulsif, psychologique de la plupart des Marocains, décidés à faire le plein de vivres afin de tenir durant ce grand moment de foi, où on est prêt à tout pour ne manquer de rien. « Le Marocain consomme sans limite et toujours plus », reconnaît Ouadie Madih, le président de la Fédération Nationale des Associations du Consommateur (FNAC), qui déplore que le consommateur achète plus qu’il ne peut consommer.
À en croire des études du Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM) et de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), pendant le Ramadan, 45,1 % des familles marocaines jettent l’équivalent de 6 à 51 dollars, soit 60 à 500 dirhams, fait part la Map, ajoutant que selon un rapport publié récemment par la FAO, « chaque Marocain jette annuellement 91 kilogrammes d’aliments à la poubelle ». Cela se passe pendant que les deux tiers des ménages marocains assurent leurs dépenses alimentaires en dessous de la moyenne, informe le programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM).
Poussant son analyse au-delà du gaspillage « matériel », Madih a mis l’accent sur l’impact social du phénomène, vu que l’auteur du gaspillage prive du produit ainsi jeté à la poubelle, une autre personne dans le besoin. Et, en plus de sa dimension éthique, le gaspillage de nourriture en a aussi un, d’ordre environnemental, « car, souvent, nous jetons des aliments encore consommables », déplore Madih, soulignant à cet effet, que tout gaspillage ne restera pas sans conséquences sur les générations futures, notamment en matière de consommation de l’eau.
Aussi exhorte-t-il le consommateur à un changement de comportement. Cela passe par l’éducation à l’école et les initiatives politiques et associatives, parce que le consommateur doit absolument intégrer qu’il est inacceptable de jeter de la nourriture qui aurait pu servir et que la démarche qui vaille est plutôt celle qui vise à accroître la production agricole pour nourrir une population mondiale croissante.
Conscients qu’il s’agit là d’un combat de longue haleine, les défenseurs des droits de consommateurs appellent tous les acteurs de la chaîne alimentaire, du producteur au consommateur en passant par l’industriel, le distributeur et le restaurateur à plus de responsabilité.
Article initialement publié en mai 2021
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