Maroc : la traque des avoirs cachés commence
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Les commerçants de pierres et de météorites marocains notamment ceux qui écoulent leurs produits aux États-Unis sont dans le collimateur de l’Office des Changes, de la Direction Générale des Impôts et de l’Administration générale des Douanes et Impôts indirects.
Du souci à se faire pour des commerçants de pierres et de météorites marocains. Après avoir appris que ceux-ci seraient impliqués dans des opérations de transfert illégal de fonds à l’étranger par le biais de transactions commerciales effectuées aux États-Unis, les contrôleurs de l’Office des Changes, en coordination avec les services de la Direction générale des Impôts et de l’Administration générale des Douanes et impôts Indirects ont lancé un vaste processus d’audit, rapporte Hespress. Selon des sources du site, ces commerçants ont participé à des expositions commerciales internationales et ont transporté leurs marchandises de grande valeur pour les vendre, avant que leurs recettes ne disparaissent.
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Les services de contrôle de la Direction Générale des Impôts ont découvert la manipulation dans les déclarations de certains commerçants de pierres et de météorites marocains opérant sous le statut de personnes physiques, avant de transférer leurs dossiers à l’Office des Changes pour un audit concernant des transactions financières réalisées à l’étranger, font savoir les mêmes sources, ajoutant que les suspects participaient régulièrement à une exposition spécialisée dans les échantillons minéraux, les fossiles et les pierres météoritiques dans l’État d’Arizona, dans le sud des États-Unis. Ils sont soupçonnés d’avoir transporté des quantités importantes de marchandises précieuses à cette exposition. Ils les auraient répartis à chaque voyage entre de nouveaux commerçants pour lesquels des documents fiscaux et des actifs commerciaux avaient été établis auparavant. Des montants financiers significatifs avaient été transférés sous forme de marchandises pour des expositions organisées annuellement aux États-Unis, affirment les mêmes sources.
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D’après l’enquête préliminaire, les suspects avaient tissé des relations étroites avec les organisateurs de ces expositions, facilitant ainsi l’obtention d’invitations pour de nouveaux commerçants, utilisés pour transporter des marchandises à l’étranger. Pour accélérer le processus d’investissement des bénéfices dans l’achat de biens immobiliers et le lancement de projets d’investissement, notamment dans les restaurants et la location de camions de transport, certains se sont mariés avec des citoyennes américaines et ont obtenu la carte de résident permanent (Green Card). Après leur mariage, ces commerçants marocains ont également créé des entreprises et intensifié les opérations de transport de pierres météoritiques précieuses à leur profit depuis le Maroc. Certains d’entre eux ont même loué des locaux permanents dans des centres commerciaux (« malls ») dans différents États pour commercialiser leurs produits et garantir la continuité des importations en provenance du royaume.
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Entré en vigueur en mars 2020, le décret d’application l’article 116 de la loi n° 33.13 relative aux mines comprend des mesures concernant la commercialisation des météoritiques. Il est fait obligation à l’exportateur ou à l’importateur de déposer auprès du Ministère de la Transition Énergétique et du Développement durable une carte d’identification de la météorite, ainsi qu’un échantillon pour obtenir un récépissé à présenter lors de la déclaration d’exportation ou d’importation auprès des douanes.
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