TikTok menacé de suspension au Maroc ?
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Lamya Ben Malek, une militante des droits de la femme, déplore le manque de réactivité des autorités et de la société civile marocaines face aux dénonciations de harcèlement sexuel par des mineures sur les réseaux sociaux.
La militante dit avoir vu sur Tiktok la publication de captures d’écran d’une conversation entre une jeune fille de 12 ans et un homme majeur qui réclamait des photos d’elle, bien qu’étant conscient de son jeune âge. L’homme en question est suivi par 136 000 abonnés sur Tiktok et 8 500 sur Instagram, confie Lamya à Médias24.
Après cette publication en date du 15 août 2022, Lamya et deux autres militantes, Sarah Benmoussa et Hamza Bensouda ont lancé un appel à témoins sur les réseaux sociaux, ce qui leur a permis de collecter une dizaine de témoignages sur des faits similaires. « Il entreprend à chaque fois la même démarche, réclame des nudes et des rapports sexuels. C’est toujours le même procédé », explique Lamya. Mais elle ne pouvait rien faire pour le dénoncer sans une plainte des parents des mineures, lui a expliqué une cellule de la police à Casablanca, spécialisée dans les affaires de violences faites aux femmes et aux filles.
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« Elles sont très affectées psychologiquement et ont peur des parents. Elles se sentent honteuses, c’est pourquoi il est très difficile pour elles de leur en parler. Nous avons donc contacté des associations. L’une d’entre elles nous a même reçus, a collecté toutes les preuves et s’est engagée à les transmettre au procureur du Roi, mais nous n’avons plus de nouvelles et nos sollicitations sont restées sans réponse », indique Lamya Ben Malek. Les militantes ont exposé le problème dans une lettre adressée au procureur du Roi près le tribunal de première instance de Casablanca.
Mais elles n’ont pas pu déposer cette lettre parce qu’étant « renvoyées d’un tribunal à l’autre » jusqu’à lundi dernier. De guerre lasse, Lamya a dénoncé le manque de réactivité des autorités dans une série de publications sur Twitter. La « pornographie enfantine » est un phénomène inquiétant au Maroc, selon le rapport annuel 2020 de la présidence du ministère public. Mais « les lois relatives à la cybercriminalité sont quasi-inexistantes au Maroc », déplore Me Maha Jawhari, avocate au barreau de Casablanca, qui dénonce ce vide juridique qui fait des adolescents des victimes sans réelles protections.
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